Une fois élus, certains députés oublient leur mandat pour vaquer à d’autres affaires. Ils ne participent ni aux travaux de commission, ni aux sessions plénières. Ils sont plus occupés par leurs affaires personnelles que les obligations parlementaires.
Au Mali, l’absentéisme des députés est un phénomène récurrent à l’Assemblée nationale. Certains diront qu’ils ne sont pas obligés d’aller à l’Assemblée nationale tous les jours. C’est vrai. Mais ils ont des obligations vis-à-vis de leurs mandants et de la nation. Parmi ces obligations : les travaux de commission. Une fois que le bureau de l’Assemblée nationale est mis en place, les députés sont repartis dans des commissions de travail.
«Chaque année, après l’élection du bureau définitif, l’Assemblée nationale constitue onze commissions générales de douze membres au plus, chacune, à l’exception de la commission des Finances, de l’Économie, du Plan et la Promotion du secteur privé dont le nombre ne peut excéder vingt-sept membres», dispose l’article 28 du règlement Intérieur de l’Assemblée nationale.
C’est au sein de ces différentes commissions que les députés examinent les projets de textes proposés par le gouvernement. Et conformément à la loi, ils sont dans certains cas obligés de prendre l’avis de personnes ressources et des populations à la base avant de passer au vote dudit texte. En fonction de l’avis de celles-ci, les députés membres proposent des amendements en cas de besoin lors d’une session plénière. Mais le hic, c’est que souvent certains députés, plus occupés par leurs activités personnelles, participent rarement aux travaux de commission.
Ils votent par procuration et participent peu aux débats
Lors des sessions plénières, des questions orales sont adressées aux membres du gouvernement interpellés sur des sujets intéressant la vie de la nation : éducation, santé, finances, sécurité, etc. Mais là encore, les députés figurants ne participent pas aux débats. Quand il s’agit d’adopter un projet de loi, ils donnent mandat à un de leurs collègues. Raison pour laquelle à la télévision nationale du Mali, il est fréquent de voir des députés lever les deux mains pour exprimer leur choix de vote.
«Il y a des députés dont personne ne savait, ne se souvenait qu’ils étaient à l’Assemblée nationale depuis 2013, s’ils ne s’étaient pas représentés pour un nouveau mandat en 2020. Sept ans d’émoluments et zéro mot, zéro interpellation, zéro restitution, zéro prise de parole publique. Et ils osent demander qu’on leur confie un nouveau mandat», s’agaçait sur les réseaux sociaux Amadou Salif Guindo, professeur d’enseignement supérieur.
Alors, ce dimanche 29 mars, choisissons des députés disposés à servir, au lieu des députés affairistes qui n’ont pas de temps pour le travail parlementaire.