L’article polémique d’un site, qui s’intéresse à la culture de la vigne, fait croire à des internautes que boire du vin protège contre la maladie à coronavirus (Covid-19). Ne vous précipitez pas à vider la première bouteille qui vous tombe sous la main. C’est de l’infox !
« Une nouvelle étude confirme que le vin protège de la Covid-19 », avait d’abord titré le site Vitisphère, avant de le modifier plus tard avec un autre tout aussi vague et dangereux. Citant des chercheurs américains et l’ université de médecine de Taïwan, le site avait en réalité raccourci les propos, certainement pour des besoins publicitaires ou commerciaux.
De quoi s’agit-il ?
La mauvaise interprétation (à dessein ?) a tout de suite attiré l’attention de nombreux médias internationaux. L’étude en question a été publiée fin 2020 sur le site de la US National Library of Medicine. Les auteurs ont fait allusion à l’impact de l’acide tannique sur l’activité enzymatique de la Covid-19 en ces termes: « L’acide tannique a des fonctions inhibitrices doubles de blocage des sérines protéases virales et cellulaires critiques pour l’infection virale. » En termes clairs, l’acide tannique perturberait deux enzymes clés du virus de pénétrer dans les tissus cellulaires.
Bien que le vin contienne de l’acide tannique, à aucun moment une allusion exclusive n’y a été faite précisément, comme tente de le faire croire Vitisphère. C’est un raccourci trop rapide, car de nombreux autres aliments contiennent de l’aide tannique. C’est le cas du thé, du raisin ou encore de la banane. En résumé, le tannin peut représenter une éventuelle barrière et non une protection contre la maladie à coronavirus.
Interprétation trompeuse
Plusieurs organisations ont réagi pour mettre fin à cette interprétation trompeuse. « La structure d’un aliment est complexe et interagit avec pléthore d’autres molécules. Les doses n’ont absolument rien à voir avec celles des expériences in vitro de même que le mode d’administration », rapporte le site FuturaSanté.
La consommation de l’alcool est, au contraire, nocive pour la santé en général, et il augmente le risque de traumatismes et de violence et peut entraîner une intoxication, continue d’alerter l’Organisation mondiale de la santé (OMS).