Construction de ralentisseurs de vitesse : des désagréments, en attendant le respect des dispositions textuelles prévues
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Construction de ralentisseurs de vitesse : des désagréments, en attendant le respect des dispositions textuelles prévues

On en trouve partout sur nos routes. Dressés anarchiquement à tout bout-de-champ, les ralentisseurs de vitesse, communément connus sous l’appellation « gendarmes couchés », constituent de véritables risques et causent de nombreux accidents de la circulation.

Aux termes du décret du 8 août 2006, on entend par ralentisseur de vitesse de la circulation routière « tout obstacle aménagé placé en travers de la route et perpendiculairement à son axe en vue de réduire la vitesse des véhicules ». Ce dispositif, qui permet de provoquer un ralentissement de vitesse, est bâti anarchiquement sur certaines routes de la capitale. On en retrouve aux devantures des domiciles privés ou des services, dans les rues, sur les routes pavées, à proximité des établissements scolaires, et même sur les voies desservant des centres de secours.

Sans au préalable engager les procédures exigées pour ce faire, ou après un temps de longue attente, des riverains décident de leur propre initiative de bâtir des ralentisseurs de vitesse sur les voies de circulation. Malheureusement sans égard pour les normes techniques requises de conception et de construction. Au lieu d’éviter les accidents de la circulation, ces ralentisseurs en provoquent.

Causes d’accidents

Trop hauts, trop longs, mal bâtis, ils sont nombreux les usagers de la circulation qui se cognent brusquement contre ces monticules dressés. « Un jour, on peut circuler sur une voie sans en trouver et un beau jour après, on le retrouve dressé, bien ferme, sans le moindre avertissement au préalable », dénonce Mohamed Coulibaly, chauffeur de taxi.

Les populations riveraines ne trouvent d’autre solution, face à l’excès de vitesse de certains usagers de la circulation, que de bâtir inopinément des ralentisseurs de vitesse. Pourtant, leur construction répond à des conditions prévues, précisées dans le décret suscité. Ils doivent être construits hors des agglomérations, c’est-à-dire dans des zones où le trafic routier n’est pas dense, contrairement à la ville de Bamako.

Aucune de ces normes n’est pratiquement pourtant respectée dans l’implantation anarchique des ralentisseurs de vitesse dans la capitale. Ce qui cause des désagréments le long des routes. Les usagers de la circulation prennent un sérieux coup en surmontant les nombreux bétons armés dressés sur leurs trajets : mal au dos, courbatures, pannes subites et désamortissements, chocs brutaux des véhicules et engins sont le lot quotidien de peines et souffrances subis.

Certains, agacés, prennent l’initiative de briser ces ralentisseurs de vitesse mal bâtis qui font au bout du compte, plus de mal que de bien. « A Kalaban-coro, les jeunes du quartier se sont réunis pour détruire deux ‘’gendarmes couchés’’ construits aux devantures de maisons sur une route pavée », témoigne Mohamed, un ami. 

Prendre des mesures

Malgré la densité du trafic routier à Bamako, beaucoup d’accidents de la route sont liés à des excès de vitesse. Face à ce problème, les pouvoirs publics doivent jouer tout leur rôle afin justement de ne pas permettre aux populations outrées, qui en subissent les conséquences au quotidien, de bâtir des ralentisseurs de vitesse en violation des règles prévues.

Une préoccupation demeure tout de même : les autorités communales et les représentants de l’Etat se rejettent réciproquement la responsabilité dans la gestion de la problématique de la pose irrégulière des ralentisseurs de vitesse sur les routes de la capitale.

Au cours d’une émission télé sur la question, le Directeur national des routes expliquait, à l’époque, que la problématique de la pose irrégulière demeure parce que les collectivités territoriales ne sont pas pleinement rentrées dans leurs responsabilités de gestion de leurs réseaux routiers : « Le district de Bamako compte un réseau routier de 450km environ répertorié dont moins de 50km relève de la responsabilité de l’Etat. Le reste est reparti entre les six communes du District de Bamako ».

Chaque commune dispose des prérogatives dans la gestion de son axe routier, ajoutait-il.  Au niveau des communes du district de Bamako, des représentants sur le plateau ont déclaré ne pas avoir été dotés des prérogatives pour autoriser ou non la pose de ralentisseurs de vitesse sur les routes.

En attendant que les différentes autorités arrivent à un consensus sur la question, les populations bamakoises subissent pour le moment, au quotidien, les désagréments liés à l’implantation illégale des ralentisseurs de vitesse.

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