Les progrès technologiques ont permis aujourd’hui, à travers le monde, d’améliorer le niveau de sécurité sur les routes. Le Mali peut profiter de ce potentiel pour faire également face au défi de l’insécurité routière dans le pays.
Selon des données de l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER), en 2021, 736 personnes sont décédées sur les routes au Mali contre 622 en 2020. On note également 9 309 blessés contre 8 231 en 2020. Face à ce bilan macabre en progression chaque année, les autorités maliennes doivent travailler sans cesse à assurer plus de sécurité sur les routes.
Grâce aux avancées technologiques, il est possible de rendre notre environnement routier plus sûr. Mais « à condition que la volonté politique soit de mise et que l’on se donne les moyens pour le faire », dira pour sa part M. Moussa Diarra. Ce jeune ingénieur en informatique est aussi un entrepreneur qui évolue dans le monde de l’agro-business. Il travaille actuellement sur un projet de partenariat avec une entreprise technologique française pour mettre en place un outil en vue d’aider les agriculteurs maliens à améliorer leur productivité.
Nous l’avons rencontré à l’occasion de la 2ème édition de l’Impact Day Bamako. Cet espace s’est voulu un cadre d’échange d’expériences entre jeunes entrepreneurs maliens et de promotion de l’investissement en faveur de l’entreprenariat jeune au Mali. Nous l’avons interrogé sur le rôle que peuvent jouer les outils technologiques dans l’amélioration de la sécurité routière. Le jeune Diarra a détaillé les nombreuses possibilités technologiques, qui font déjà leurs preuves ailleurs dans le monde, et qui peuvent également améliorer le niveau de sécurité routière au Mali.
Drones ou caméras de surveillance sur les routes
Pour M. Diarra, il peut devenir plus facile aujourd’hui au Mali de réguler la circulation en installant des caméras de surveillance sur les routes : « Ces systèmes peuvent permettre de surveiller le comportement des conducteurs, détecter les infractions commises et facilement identifier également les véhicules impliqués dans des accidents de la circulation. »
En outre, « l’utilisation de ces systèmes peut dissuader les conducteurs de commettre des infractions ». Il a donné l’exemple du cas de la Côte d’ivoire où, depuis 2021, des caméras de surveillance sont installées sur certains grands axes routiers du pays. En cas d’infractions sur la route, les usagers coupables sont notifiés par un SMS ou de façon physique pour payer la contravention.
Systèmes d’alerte de dangers
Beaucoup de véhicules, à travers le monde, sont de plus en plus équipés de systèmes d’alerte de dangers. « Ces systèmes s’activent et alertent les conducteurs à chaque fois que des véhicules s’approchent trop près les uns des autres ou s’approchent des nids-de-poule, des virages serrés ou des intersections dangereuses, explique M. Diarra. Mais également à chaque fois que le niveau de pression au niveau du pneumatique est faible.»
Il est même possible d’installer de tels systèmes sur les routes, sans les intégrer directement dans des véhicules, ajoute notre interlocuteur. Le Mali pourrait s’approprier ces technologies en les installant sur certains de ses axes routiers ou en imposant que tous les véhicules qui entrent sur son territoire en en soient intégrés, propose-t-il.
Ces systèmes permettent de détecter les obstacles sur les routes et ralentissent les moteurs ou freinent automatiquement les véhicules si nécessaire. Pour M. Diarra, de tels systèmes peuvent permettre de prévenir des accidents de la circulation provoqués par une erreur humaine ou une distraction au volant et sauver ainsi des vies.
Système de détection de somnolence ou d’alcoolémie au volant
Des systèmes de détection de degré de somnolence ou de taux d’alcoolémie sont aujourd’hui intégrés dans de plus en plus de véhicules. « À l’aide d’un système de caméras, le détecteur de somnolence peut détecter les conducteurs fatigués ou somnolents et alerte immédiatement et plus ou moins bruyamment le conducteur à l’aide d’un mécanisme », explique notre interlocuteur.
Quant au taux d’alcoolémie, des véhicules sont équipés de système qui mesure le degré d’alcool dans le sang du conducteur et empêche le véhicule de démarrer en cas d’alcoolémie supérieure à celle autorisée par la législation. Cela dit, reconnaît notre interlocuteur, les véhicules équipés de ces nouvelles technologies coûtent cher et ne sont pas forcément adaptés à notre environnement. « Le Mali est capable de transformer bien de rêves en réalités en s’engageant sur le chemin qu’il faut », assure-t-il tout de même.