Grossièretés, injures, klaxons assourdissants, etc. Dans nos villes, les usagers de la circulation se rendent coupables d’actes désobligeants tous les jours. Personne n’a tort ; tout le monde connaît son « droit ».
Qui n’a pas déjà insulté en circulation ? Qui n’a pas déjà subi d’invectives ? Qui n’a pas déjà été témoin de telles scènes ? « Je suis dans mon droit…je circulais tranquillement sur la voie, il m’a accroché… ». A Bamako, les usagers de la circulation, évitant ou échappant à des cas d’accidents, s’invectivent à longueur de journée quand ils n’en viennent pas aux mains. Difficile désormais d’être agréable, bienveillant et tolérant en circulation dans un environnement où on risque de se faire blesser ou de perdre sa vie à tout moment.
Pourtant, il serait plus facile si les usagers roulaient avec mesure et vigilance, faisaient preuve de savoir-être, de sympathie et de courtoisie. L’adoption de gestes de courtoisie faciliterait la circulation à tous et réduirait les désagréments et les situations malencontreuses qui arrivent très souvent.
Des gestes élémentaires à pratiquer au quotidien
De gestes élémentaires manquent cruellement aux usagers dans la circulation : céder le passage à l’autre même si on est prioritaire des fois ; marquer un arrêt pour accorder le passage aux piétons ; céder le passage aux véhicules d’urgence ; signaler ses intentions assez tôt lorsqu’on veut marquer un stop ou procéder à un virage ; respecter les distances de sécurité ; s’adapter au rythme de son devancier ; reprocher courtoisement à l’autre sa mauvaise conduite ; patienter lorsqu’on se trouve en embouteillages ; comprendre qu’on n’est ni en concurrence ni en compétition avec les autres usagers ; respecter aussitôt les injonctions policières ; ne pas occuper abusivement la voie publique et empêcher les autres de circuler librement ; assister l’autre qui sous un coup de stress ou d’erreurs, a du mal à redémarrer ou reprendre la route.
Chacun pense à soi et personne à l’autre. Ce qui occasionne des risques d’accident à longueur de temps. Les conducteurs de véhicules de transport en commun se disputent entre eux et avec les autres usagers de la circulation. Les conducteurs de camions et de gros porteurs se croient maîtres et intimident les autres usagers. On voit, à n’en point finir au quotidien, des scènes d’affrontements entre usagers, perturbant ainsi la circulation. Ils ne sont peut-être que deux personnes à s’enflammer mais en empêchent des dizaines d’autres de circuler librement.
Cultiver l’esprit de courtoisie
Tout le monde n’a pas le même niveau de conscience ou d’éducation à la conduite routière. Pourtant, la route tue et cause autant de dégâts que les guerres et les calamités naturelles. Elle fait des victimes à cause, en partie, des mauvaises attitudes et comportements de tous les jours. Des actes regrettables, évitables, si chaque usager adoptait des gestes de retenue en circulation.
La courtoisie en circulation réduit les drames et les coups de stress. Un piéton traverse la route, moins affolé lorsqu’il sait qu’il peut compter sur la collaboration des autres usagers à lui céder le passage. Un automobiliste conduirait moins paniqué s’il savait que malgré les mauvaises surprises qui peuvent lui arriver en cours de circulation (erreurs de conduite, pannes), il peut compter sur la compréhension des autres usagers. Les motocyclistes rouleraient avec beaucoup plus d’aise s’ils savaient qu’ils courent moins de risque de se faire brutaliser par un minibus sotrama ou un camion à benne.
Tous les usagers gagnent au final dans la création d’un environnement routier courtois. Parce qu’en fin de compte, chacun peut commettre une erreur en circulation un beau jour, mais peut s’en sortir avec beaucoup de soulagement lorsqu’on bénéficie de l’attention et de la compréhension des autres usagers. La courtoisie sauve.