L’un des trois gestes de premier secours à apporter à une victime d’accident de la route est l’alerte des services de secours. Mais au Mali, peu de gens connaissent ces gestes, encore moins les bons numéros d’urgence ou numéros dits verts pour alerter les services de secours. Ces facteurs provoquent le retard dans le secours de la protection civile lors des accidents.
En effet, le retard dans l’intervention des services de secours, lors des accidents, est dû à plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci, il y a l’incivisme, le problème de localisation et la grande méconnaissance du numéro des secours.
La densité de la circulation rend le secours de la protection civile difficile, en ce sens qu’elle est généralement toujours en retard quand il y a un accident. Les routes, il n’y en a pas assez pour fluidifier la circulation, encore moins des voies spéciales pour les pompiers comme dans des pays développés. Pendant l’intervention, il est obligatoire pour les occupants de la route, à savoir motocyclistes et automobilistes, de céder le passage aux véhicules secouristes.
« Tout le monde est pressé »
Cependant, cela pose souvent problème à cause de l’état des routes qui sont par endroit très étroites, difficile donc de céder le passage. Par ailleurs, « des fois il y a le manque de volonté de certains citoyens à céder le passage. Ils pensent que la sirène n’est pas toujours vraiment synonyme de situation d’urgence, que nous voulons tout simplement passer, alors que tout le monde est pressé », explique Niarga Dembélé, chauffeur secouriste.
L’autre point, non le moindre, est dû au retard d’alerte. « Les gens mettent du temps avant d’alerter, soit parce qu’ils ne connaissent pas le numéro des pompiers, soit ils ne donnent pas les informations correctement comme la localisation », souligne capitaine Togola dit « capitaine PLS » du centre de secours de Sogoniko, quartier de Bamako sur la rive droite du fleuve Djoliba.
Un système de géolocalisation
Les multiples activités de sensibilisation sur le respect du code de la route, qui, dans ce cas de figure consiste à laisser passer les ambulances et véhicules de secours urgents et la vulgarisation des numéros verts, pourront bien peut-être réduire de la de la protection civile lors des accidents. Mais il serait mieux voire nécessaire de développer un système de géolocalisation des appels de secours. Celui-ci consistera à directement localiser un appel. Cela a plusieurs avantages, non seulement il fera gagner du temps dans les explications, mais aussi facilitera dans la mesure où nos routes et rues ne sont pas codées.
La démarche a déjà commencé, à en croire le capitaine : « Actuellement, nous travaillons sur la géolocalisation des accidents à partir du portable des appelants et surtout une sensibilisation, une information et des formations du grand public peuvent nous aider à réduire les délais d’intervention… ».
A défaut de pouvoir avoir des voies express pour les secouristes (pompiers et autres), en mettant l’accent sur ce système et la sensibilisation, il y a des chances que le retard soit réduit dans l’intervention lors des accidents.