Pour le nouveau Mali tant souhaité par les Maliens, chaque citoyen doit payer ses taxes et impôts pour contribuer au développement du pays et ne plus compter sur l’aide financière extérieure.
Les communes du Mali sont confrontées au problème du non-paiement des taxes communales. Pourtant, ces taxes et impôts permettent de mettre en œuvre les politiques de développement au profit des populations. C’est un casse-tête pour les percepteurs qui peinent à mobiliser des ressources au niveau local.
Les nouvelles autorités de la transition, en l’occurrence les ministres de l’Économie et des Finances et celui de l’Administration territoriale doivent encourager les paiements de taxes. En mettant en place des garde-fous pour lutter contre la corruption. À cause de cette pratique, beaucoup sont réticents et pensent que leurs taxes finissent dans les poches du maire ou d’un agent des impôts.
Sensibiliser
Au Mali, nous savons tous que les maires n’ont pas de salaire. Ces élus communaux ne disposent que d’une indemnité, mais beaucoup construisent des châteaux, roulent dans des voitures de luxe. D’où sortent-ils cet argent ? C’est une question qui préoccupe la plupart des Maliens et reste toujours sans réponse. Le comportement et le train de vie de ces élus font peser des soupçons de détournements de fonds publics.
Dans la commune urbaine de Kayes, la Taxe de développement régional et local (TDRL), par exemple, ne coute que 1515 francs CFA. Cette taxe comme celles des voiries et bien d’autres ne sont pas payées. « Comment développer une commune si ses habitants ne s’acquittent pas du paiement des taxes ? », s’est interrogé Fousseyni Sidibé, membre de plusieurs mouvements associatifs de jeune à Kayes, en marge d’un débat citoyen organisé par la Communauté des blogueurs du Mali (Doniblog), le 5 octobre dernier, sur la refondation du Mali. « Tant que nous ne prenons pas notre courage à deux mains pour dénoncer haut et fort cette attitude, le développement tant attendu ne viendra jamais. »
Exiger des élus la redevabilité
L’évasion fiscale contribue au sous-développement du Mali. Au lieu de payer les taxes et impôts comme il se doit, et faire bénéficier le pays, la plupart des promoteurs d’entreprises contournent les voies légales, causant un manque à gagner pour le trésor national. Tous les moyens sont mis en place pour frauder et amplifier la corruption. Pour le nouveau Mali que nous voulons, plusieurs jeunes pensent qu’il est temps de mettre fin aux « tolérances fiscales » pour renflouer les caisses.
Ceci passe par la sensibilisation des populations, selon Mory Diawara. Les associations de jeunes des communes doivent s’intéresser à la question du recouvrement des taxes et impôts. Et exiger de nos élus la redevabilité qu’ils nous doivent dans la gestion de nos municipalités.
Quoi qu’il en soit, le Malien doit compter sur ses propres atouts et apprendre à s’acquitter de ses taxes pour ne plus dépendre de l’aide financière extérieure. Si les impôts et les taxes sont payés, le développement que nous souhaitons viendra. Si nous aimons tant notre pays, il faut se mettre au travail pour changer la donne.