Mali : déconstruire les préjugés autour de la planification familiale
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Mali : déconstruire les préjugés autour de la planification familiale

De nombreuses questions taraudent les esprits concernant les méthodes de planification familiale. Qu’elles soient fondées ou pas, il est préférable de communiquer déconstruire les préjugés.

« Elles rendent stériles », « favorisent la fornication », « sont contraires à la religion »… Les méthodes de planification familiale sont mal perçues et cela freine leur promotion. Il est temps de bien modérer le débat autour de ces questions pour faciliter la compréhension et augmenter l’utilisation de ces méthodes.

La planification familiale est reconnue comme étant un moyen pour maintenir la santé et le bien-être des femmes et de la famille. Dans ce sens, beaucoup d’actions sont menées pour aider les femmes et les jeunes à mener une vie sexuelle responsable et saine. Malheureusement, ces efforts sont assez souvent étouffés par les préjugés et normes sociales défavorables.

Réticence

Les grossesses rapprochées, non désirées ou précoces, les avortements non sécurisés sont, entre autres, des conséquences de la faible utilisation des méthodes modernes de planification familiale. Malgré tous ces risques, certains sont catégoriquement opposés aux méthodes de contraception, surtout si elles sont utilisées par les jeunes célibataires. « Dans le cas précis où ils incitent à espacer les naissances pour une meilleure planification, tant mieux. Par ailleurs, ces contraceptifs sont utilisés par une large majorité de femmes, ce qui incite à la fornication », soutient Ahmed Touré, jeune étudiant.

Si Ahmed est favorable à l’utilisation de ces produits par une femme mariée, d’autres, cependant, restent sceptiques. C’est le cas d’Aminata K., mariée depuis 5 ans, qui n’arrive pas à tomber enceinte. Et elle reste convaincue que cela est une conséquence de la consommation des pilules contraceptives lorsqu’elle était célibataire. « J’ai passé quelques années à prendre les pilules de contraception pour ne pas tomber enceinte avant le mariage. Aujourd’hui, mariée, j’ai des problèmes de fertilité. C’est sûrement dû aux contraceptifs », se lamente-t-elle.

Rassurer les utilisatrices

Sage-femme au Centre de santé de référence de Yirimadjo, Kadiatou Camara propose une interaction entre les femmes qui tombent enceinte, étant sous contraception et celles qui pensent que l’adoption d’une méthode de contraception rend stérile. « Les méthodes de contraception ne sont pas sans effets secondaires, mais cela peut être  rapidement traité par les spécialistes. Et il n’y a pas de lien avec l’infertilité », éclaire-t-elle.

Les structures, qui interviennent sur la question, doivent prendre le problème à bras-le-corps. « Nous faisons des ‘’counselings’’ avant de leur présenter les méthodes de contraception. Elles sont libres de choisir celles de leur convenance. En plus, nous menons des campagnes de sensibilisation à l’intérieur du pays aussi afin de briser les préjugés », explique Magan Konaté, un jeune promoteur de la santé de la reproduction, chargé des animations et de la mobilisation sociale dans un projet œuvrant pour la promotion de la santé reproductive auprès des jeunes et adolescents.

Il est important de comprendre l’intérêt de ces méthodes sur la vie des jeunes. Mais il faut encore plus rassurer les utilisatrices, à travers des recherches scientifiques pour déconstruire et minimiser les préjugés sur les effets secondaires.


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Les commentaires récents (1)

  1. Merci pour l’article
    Comment êtes aux rendez vous des nouvelles articles. C’est une thématique pour laquelle je lutte vraiment dans communauté