Un sourire, un regard pour les veuves
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Un sourire, un regard pour les veuves

Les veuves, dans notre société, sont pénalisées par des visions injustes. Or, il suffit de peu pour leur apporter moins de peine dans leurs situations : un sourire, un regard.

Le veuves ont généralement à leur charge des enfants mineurs et même parfois majeurs, pesant sur leurs ressources. Au Mali, comme dans de nombreux pays africains, nos coutumes anciennes offraient les veuves au frère du défunt, qui la mariait très vite, après sa période de veuvage. On appelle cela le lévirat.

Les prétextes étaient multiples et variés et on fait mention du fait que la femme doit rester dans la famille de son défunt mari aux côtés de ses enfants, si elle souhaite avoir accès à eux. On mentionne aussi le fait qu’étant l’une des femmes de la famille, par conséquent, elle connaît les secrets ou d’autres croyances liées à cette famille, et doit donc y demeurer. Pourtant, leurs situations sont connues, et il est possible d’alléger un peu leur peine, même pour des inconnus.

Apparences

Il est parfois recommandé qu’une veuve ne sorte pas de la maison durant son veuvage. Autrement dit, il lui est recommandé de porter un boubou bleu traditionnel signifiant son statut, et s’assurant de ne pouvoir le cacher à personne. Pour facilement s’identifier pendant les quatre mois et dix jours suivant le décès de son mari, elle porte ce boubou bleu, un pagne et un foulard de la même couleur, sans accessoires, ni maquillage, pour ne pas attirer les regards d’autres hommes pendant cette période.

Ces femmes et leurs enfants vivent dans certains cas d’une pension mensuelle difficilement obtenue pour celles dont les maris n’étaient pas des fonctionnaires d’États ou d’autres services professionnels offrant des commodités pareilles.

Pour celles qui n’ont pas cette chance, elles nourrissent leurs enfants à travers des petits commerces au marché (condiments, légumes, friperie, etc.). D’autres finissent au bord des routes pour mendier ou se retrouvent dans des décharges d’ordures pour pouvoir se nourrir deux fois par jour (déjeuner et peut-être le dîner).

Une question humanitaire

Chacun de nous porte en lui une responsabilité personnelle, mais il ne faut pas agir de manière isolée. Ensemble, nous avons la force de changer le monde. Aujourd’hui peu sont ces hommes et femmes qui se battent pour réussir leur existence tout en essayant d’apporter un minimum de réconfort à ceux qui  sont dans les besoins, notamment les veuves.

Au vu de leur situation de nécessiteuses, beaucoup de veuves qui survivent au jour le jour peinent à convenablement nourrir leur famille, sans faire mention des maladies ou encore des frais de loyer de maison, ou des frais liés à la scolarité des enfants qui vont encore à l’école.

Une juste aide

Certaines veuves ont le bonheur de croiser des héros ordinaires qui tentent tant bien que mal de leur offrir un sourire, un regard de sympathie, ou tout simplement le réconfort à des moments difficiles pour elles. Un petit geste aussi insignifiant que cela puisse paraître vaut de l’or aux yeux de ces femmes, lorsqu’on ne peut pas les aider matériellement. L’estime portée est un premier pas.

À travers des ONG ou associations, des héros sont sur tous les fronts, des fois à fonds propre ou appuyés par un bailleur, ou par des organisations nationales ou internationales qui sont à but humanitaire.

Des jeunes acteurs sociaux au Mali

Les périodes d’action sont nombreuses, les mois de dévotion comme le ramadan et la fête de Tabaski sont l’occasion pour des associations comme Save for change /Street movie de tenter de porter soutien aux veuves. Les membres de cette organisation, tous des volontaires, ont un programme annuel  ils donnent des vivres à des foyers de veuves pour les aider à supporter les charges du mois de ramadan, mais aussi pour leur offrir des têtes de bœuf pour qu’elles puissent participer et profiter de la fête de Tabaski à Bamako et ses environs où Save for change/ Street movie opère. À la rentrée des classes, l’association Al Barka aide avec de nombreux kits scolaires à travers le Mali, sous la direction de Dajara Haïdara.

Pour identifier les foyers de veuves, des recensements très approfondis, parfois à proximité, d’autres fois plus loin, sont menés. Une enquête se déroule dans les foyers concernés afin de non seulement connaître leurs conditions de vie, mais aussi de s’informer de la situation scolaire des enfants orphelins. Cela doit s’effectuer avec rigueur pour certaines organisations et associations qui ont besoin non seulement de bases de données, mais aussi de preuves tangibles parfois même visuelles (Photo et Vidéo) afin de rassurer des bailleurs ou des donataires qui soutiennent leur travail humanitaire.

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