Ma vie d’étudiante à Bamako (I) : « Mon tuteur m’a violée »
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Ma vie d’étudiante à Bamako (I) : « Mon tuteur m’a violée »

Après l’obtention du baccalauréat, Korika a regagné Bamako pour poursuivre ses études. L’étudiante a connu l’enfer des corvées ménagères. Et le viol aussi de la part de son tuteur. Témoignage.

En voulant me sécuriser et garantir mon avenir, mes parents m’ont jetée dans la gueule du loup sans le savoir. Certains parents ne conçoivent pas l’idée de laisser leurs enfants vivre sur les campus scolaires. Ils préfèrent donc les confier à des connaissances vivant dans la grande ville jusqu’à la fin de leurs études.

Il était 21h quand le car qui nous transportait a stationné à la gare de Sogoniko, un quartier populaire en commune VI du district de Bamako. Les éclairages publics nous donnaient l’impression d’être en plein journée. Il fallait se frayer un chemin entre les traditionnels vendeurs ambulants de la gare qui bloquaient le passage. J’étais si heureuse de découvrir enfin la ville de Bamako qui m’avait été racontée par ceux qui l’avaient visitée avant moi. Lorsque j’ai débarqué du car, j’ai aperçu un homme qui cherchait visiblement quelqu’un. Il m’a aussitôt demandé si c’était moi Korika, j’ai répondu par l’affirmative. C’était mon oncle.

« Une fille du village »

J’étais enthousiaste à l’idée de vivre chez mes hôtes. Pour leur prouver ma bonne foi, je me rendais utile en étant toujours disponible. De nature timide, j’ai su m’adapter à leurs exigences. Nous étions trois demoiselles dans la famille, mais j’étais seule à effectuer les tâches ménagères. Au final, la famille n’embauchait plus d’aide-ménagère.

J’étais comme Aiwa dans Pagne noir de Bernard Binlin Dadié. Je me réveillais avant tout le monde pour rendre la maison propre, préparer le petit déjeuner pour les membres de la famille avant de prendre le chemin de l’université.

Le soir, à mon retour, je balayais la cour familiale et faisais la vaisselle. Je ne pouvais réviser que tard dans la nuit. Les week-ends étaient consacrés à la lessive. Je le faisais toute seule des fois. Je n’avais pas à me plaindre, car j’étais logée et nourrie en plus d’être une fille du village.

La peur de ma vie

Un lundi, après avoir fini un examen à l’école, je me suis rendue à la maison pour me reposer avant de reprendre mes tâches ménagères dans la soirée. Une fois rentrée, j’étais surprise de retrouver mon tuteur seul à la maison. Je me suis donc dit, à cet instant, que les autres avaient une cérémonie et que ce dernier n’avait sûrement pas de travail. Comme cela ne me concernait pas et vu que je n’avais aucune idée sur leur emploi du temps, j’ai regagné notre chambre sans poser de questions.

Au bout d’une trentaine de minutes, il frappa à ma porte et rentra. J’étais couchée et je portais des sous-vêtements. J’ai sursauté et il m’a fait savoir qu’il ne voulait pas me faire du mal. Il a ensuite fermé la porte et m’a demandé de ne pas crier. Je tremblais de peur.

« Je veux de toi », m’a-t-il dit. Surprise, je n’ai pu placer un mot. C’est alors qu’il s’est approché de moi. J’ai failli crier à cet instant. Menaçant, il m’a dit que si je le faisais, je serais celle qui ramasserait les pots cassés. Je me suis tue et il m’a forcé à coucher avec lui.

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Les commentaires récents (9)

  1. Je pense que le tuteur a été malhonnête, la confiance placée en lui par le père de la fille devrait être au dessus de tout avant la satisfaction de sa libido, la fille quant à elle sera un peu troublée par le viol qu’elle a subi

  2. Je pense que le tuteur a été malhonnête, la confiance placée en lui par le père de la fille devrait être au dessus de tout avant la satisfaction de sa libido, la fille quant à elle sera un peu troublée par le viol qu’elle a subi.

  3. Le tuteur a faillit a sa responsabilité, c’est par confiance que les parents de la fille l’ont confiées leur fille mais pourquoi la menacé pour un abus sexuels.
    Que les tuteurs de mauvaise foi sachent que si tu fais de mal à une fille d’autrui, quelqu’un va le refaire à la sienne.