Contrairement à d’autres localités, où des urnes ont été brûlées, et un président de bureau tué par des hommes armés, le scrutin dans la capitale s’est déroulé sans problème majeur. Si ce n’est que beaucoup de Tombouctiens ont décidé de ne pas se déplacer.
À Tombouctou, l’affluence n’était pas au rendez-vous lors de ce second tour de la présidentielle. Jusqu’à 10 heures, plusieurs bureaux n’avaient pas encore atteint la vingtaine de votants, alors que plus de 450 électeurs sont inscrits dans chaque bureau. Lors du premier tour, une heure après l’ouverture des bureaux de vote, on avait pu enregistrer une centaine de votants dans plusieurs bureaux.
Dans les centres de vote de Djingareiber, Sareikeina et Abaradjou, quelques observateurs et délégués de la Céni étaient visibles. La file indienne constatée au premier tour a fait place à des centres vides.
La raison de ce faible engouement pour le second tour est que cette élection semble jouée d’avance. C’est du moins l’avis de M. Touré, un électeur que nous avons rencontré dans le centre de vote de l’école Imam Ben Essayouti. « Je sais que ma voix ne change rien dans ce qui va se passer. Mais je dois accomplir mon devoir citoyen. Beaucoup ne sont pas venus parce qu’ils disent connaître déjà les résultats. » se confie-t-il.
Des individus armés perturbent le scrutin dans les coins reculés
Comme au premier tour, des hommes en armes ont perturbé le scrutin partout où la présence militaire fait défaut.
Dans la localité d’Arkodia, située dans la commune de Fittouga, cercle de Niafunké, un président de bureau a été tué par des individus armés.
Selon plusieurs sources locales, les assaillants venus à moto ont d’abord fouillé et dépouillé tous ceux qui se trouvaient dans le bureau N° 2 avant d’assassiner le président de bureau.
Suite à ce drame, les électeurs présents se sont dispersés. Les assesseurs dont certains ont été molestés, ont pris la fuite.
Forte mobilisation des femmes
Comme au premier, les femmes sont sorties en grand nombre pour accomplir leur devoir citoyen. Dans les centres de vote, au moins 7 sur 10 étaient des femmes. Des présidentes d’associations de femmes ont fait le porte-à-porte pour mobiliser leurs sœurs à aller voter massivement.
En attendant la proclamation des résultats, dans les grins, au marché ou ailleurs, chacun spécule sur le vainqueur du scrutin selon le candidat qu’il veut voir devenir le futur locataire de Koulouba.