Le faible investissement pour la modernisation du secteur agricole figure parmi les 16 préoccupations majeures des Maliens, recensées lors des débats pour « le renforcement de la démocratie », organisés par l’Observatoire citoyen pour la gouvernance et la sécurité (OCGS).
L’agriculture – l ’élevage et la pêche y compris – occupe le 3e poste d’exportation au Mali, après l’or et le coton. Le secteur agricole emploie 60% de la population active et contribue à près de 30% au produit intérieur brut (PIB). Le pays dispose de larges superficies arables et des centaines de milliers d’hectares irrigables, en particulier dans l’Office du Niger.
Ce potentiel agrosylvopastoral est faiblement valorisé faute d’investissements et d’infrastructures adéquates. Aussi, l’essentiel des exploitations sont-elles soit familiales, soit à des petites échelles, utilisant des moyens rudimentaires. Ce qui explique le faible rendement de la production, largement tributaire de la saison des pluies.
Antidote contre le chômage
Malgré la croissance soutenue de la part du budget national allouée ces dernières années, le secteur agricole nécessite encore des investissements structurants, afin de pouvoir tirer profit des énormes potentialités du pays et réduire la dépendance du Mali aux ressources minières et provenant de cultures de rentes comme le coton.
En marge de la célébration de la journée nationale du paysan, en 2014-2015, l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta avait annoncé l’augmentation du budget national consacré à l’agriculture à hauteur de 15%. Cet engagement dépasse légèrement le seuil de 10% préconisé par les recommandations du sommet de Maputo.
Mais, au regard de la faible modernisation de l’agriculture au Mali, de gros investissements sont nécessaires pour la diversification et la mécanisation du secteur. En plus des efforts de l’État, le secteur privé et les partenaires au développement devraient davantage orienter leurs ressources vers le domaine agricole. C’est un secteur porteur de croissance et un antidote contre le chômage.