Pendant la période de canicule, les populations souffrent le calvaire à cause de la pénurie d’eau. Une situation devenue un véritable casse-tête, qui les met à rude épreuve.
« L’eau est source de vie », dit-on au quotidien. Sans elle, l’on ne peut vivre. Dans certaines localités du district de Bamako, dans les quartiers périphériques ainsi que dans les capitales régionales, canicule rime avec pénurie d’eau potable, mettant ainsi les populations à rude épreuve.
«Pendant la canicule, nos tâches ménagères augmentent. Nous commençons à chercher de l’eau potable que nous achetons souvent auprès des vendeurs qui se promènent avec les charrettes à 75 francs CFA le bidon », nous explique Affou Traoré, une ménagère habitant à Sirakoro Méguétana, dans la commune rurale de Kalabancoro.
Une petite balade dans ces quartiers suffit pour prendre l’ampleur du calvaire de ces populations. Plus de 200 bidons, seaux s’entassent auprès des robinets et des châteaux de forage dans l’espoir d’avoir de l’eau potable dans certains quartiers. D’après certains témoignages, il faut être matinal pour être servi.
Baisse du niveau des fleuves
Les pénuries d’eau en pleine canicule sont récurrentes, devenant ainsi un casse-tête pour la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP-SA), interpelée par les populations. Une seule évidence : le secteur de l’eau se trouve dans l’impasse au Mali. Pourtant, c’est la raison pour laquelle il avait été séparé de celui de l’électricité en 2009, pour donner naissance à la SOMAPEP-SA (Société malienne du patrimoine de l’eau potable) et à la SOMAGEP-SA, qui s’occupe du transport et de la distribution de l’eau.
Au Mali, les fleuves Niger et Sénégal servent non seulement à la production de l’eau mais aussi de l’électricité grâce aux barrages qui y sont construits. « Lorsque le niveau des fleuves baisse pendant la saison sèche, le système hydraulique devient faible et cela peut entrainer le délestage », explique Abdoul Karim Koné, chef du département communication de la SOMAGEP. L’usage abusif du robinet dans certaines localités est aussi mis de l’avant pour expliquer les coupures d’eau intempestives.
Mais, il n’y a pas que ça. Le fait est que, également, la population de Bamako devient de plus en plus dense, d’où la difficulté de ravitailler tout le monde en même temps, d’autant que la SOMAGEP-SA ne compte que 6 unités de production d’environ 200 millions de litres par jour. Or, explique-t-on à la SOMAGEP, « la demande des Bamakois est estimée à 300 millions de litres par jour. Il faut donc obligatoirement construire d’autres unités. »
Augmentation de la quantité de production d’eau
Pourtant, en 2016, le ministre de l’Énergie et de l’Eau, à l’époque Mamadou Frankaly Keïta, avait affirmé que le chantier de la station de pompage de Kabala, à sa finition, allait combler ce déficit. Selon Abdoul Karim Koné, la station de pompage de Kabala contribuerait à l’augmentation de la quantité de production d’eau.
Il précise également que la station n’est pas totalement en marche. Sur quatre couches, une seule fonctionne. Et d’ici la fin de cette année 2020, la deuxième couche sera mise en marche pour plus de production d’eau. « Il faut que les populations comprennent que les coupures sont indépendantes de notre volonté. Elles sont souvent liée aux pannes qui obligent les agents à couper l’eau dans des localités. »
Les gestes des personnes de bonne volonté augmentent de jour en jour. Ce qui arrive à consoler un peu les populations, mais ça reste malheureusement insuffisant. L’envoi des camions citernes pleins d’eau par des particuliers ou des associations pour ravitailler ceux qui en manquent et la construction des châteaux d’eau se multiplient.