Pour beaucoup, la réussite est liée aux diplômes. Alors que dans la vie, certains arrivent à s’en sortir sans avoir fait de longues études. C’est le cas de Chaka Berthé, qui a réussi dans la boulangerie.
Dans un pays comme le Mali, où le chômage continue son étalage insolent, rares sont les diplômés qui arrivent à avoir un travail en lien avec le domaine dans lequel ils ont fait des études. D’ailleurs, beaucoup de jeunes abandonnent dès l’école fondamentale ou le lycée, soit pour faire du commerce, soit pour prendre le chemin de la migration. Ou encore pour se marier, pour ce qui concerne les jeunes filles.
A Faladiè, quartier populaire de Bamako, je suis allé à la rencontre de Chaka Berthé, propriétaire de plusieurs boulangeries dans la capitale malienne. Sans grands diplômes, natif de la région de Sikasso, Monsieur Berthé a quitté son village après l’obtention du DEF pour suivre le reste de ses études à Sikasso. Orienté dans un lycée professionnel, qu’il ne terminera pas, faute de moyens financiers, il abandonne et décide de venir à Bamako comme travailleur saisonnier à la recherche d’emploi, comme beaucoup de jeunes villageois le font.
Apprenti
Si le parcours de Chaka Berthé n’est pas l’histoire du siècle, il est difficile de ne pas dire que c’est une success story digne d’un regard. Car, disons-le tout de suite, Chaka Berthé n’est autre qu’un self-made-man. « Je suis arrivé ici sans qualification, se rappelle-t-il encore. Ma chance a été que depuis l’enfance, mon père m’a toujours appris à travailler dur aux champs. Mais, vu qu’il n’y a pas de champs ici, à Bamako, et qu’il y a beaucoup de petits boulots qui ne demandent pas forcément de diplômes, je me suis retrouvé comme apprenti dans une boulangerie et c’est de là que tout est parti. ».
Dans cette boulangerie, au fil des années, il est monté en grade : de boulanger, il est passé commis. Ensuite, sachant un peu lire et écrire, il est devenu gérant. C’est ainsi qu’avec 500000 FCFA d’économie, il a décidé de prendre en location une boulangerie, avec un ami, « pour tenter nos chances », dit Chaka. Mais, quelques mois plus tard, ils ont été obligé de mettre la clé sous la porte, amenant ainsi Chaka à occuper un poste de gérant dans une autre boulangerie où il rencontrera une personne qui l’a aidé à relancer son business. « Cette fois, ça été la bonne. Aujourd’hui, j’ai plusieurs boulangeries et j’emploie près de cent personnes, hommes et femmes dont la majorité sont des jeunes et certains, des élèves ou étudiants, qui viennent périodiquement », affirme-t-il avec soulagement.
Entreprendre et y croire
Ils sont nombreux ceux qui ont perdu tout espoir de réussir ici, au Mali, et qui ont décidé de partir à l’aventure en Europe ou dans d’autres pays africains et qui, au final, sont rapatriés.
Contrairement à eux, Berthé a persévéré avec le peu qu’il avait. Malgré un premier échec, il est arrivé à se faire une vie ici au Mali. Et lorsque je lui ai demandé s’il avait un regret quant aux études, il a répondu : « Pas vraiment. Aujourd’hui, je suis fier de ce que j’ai pu réaliser sans diplôme. Mais, pouvoir lire et écrire m’a beaucoup servi et ce fut quelque chose d’essentiel. Tout le monde n’est pas fait pour réussir forcément à l’école, mais il faut juste savoir entreprendre et y croire ». Même s’il ajoute que « quelque part, c’est plus facile d’avoir du travail avec un diplôme ».
Pour lui, il est malheureux de voir des jeunes qui, aujourd’hui, économisent durant des mois et préfèrent prendre cet argent pour traverser la Méditerranée avec tous les dangers que cela comporte. Il estime que la réussite n’est pas une question de diplôme mais de volonté. Il faut juste donner la chance aux jeunes qui veulent entreprendre ici au Mali.
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L’histoire est tres instructive et moi j’encourage toujour l’entreprenariat n’attendons a ce que nous soyons embauché et n’ayons pas peur d’investir
Commentaire *epreuve d’histoire-geo du Def 2019