Débordement de caniveau, dégradation des routes, pannes de véhicules et d’engins à deux roues… A Ouagadougou, dans la capitale du Burkina Faso, l’hivernage est une aubaine pour les mécaniciens amateurs et autres bricoleurs installés le long des voies publiques.
En cette période hivernale, à Ouagadougou, communément appelé capitale des deux roues, les mécaniciens font de bonnes affaires. La pluie surprend la plupart des Ouagalais, en pleine ville ou en circulation. Les mécaniciens, qui tiennent leurs garages aux abords des artères principales, se frottent les mains.
Petites pannes
Les précipitations tantôt fines, tantôt fortes, et la dégradation de l’état des routes endommagent beaucoup d’engins. Des usagers expliquent que la plupart des pannes qu’ils rencontrent sont, en général, ne nécessitent pas une grande réparation. « J’ai fréquemment des pannes avec mon engin. Généralement, c’est un problème de bougie dû au fait que je traverse les eaux sur mes itinéraires », a laissé entendre Norbert.
Un autre nous confie, pour sa part, que les multiples pannes sont liées à l’état de son engin. « J’ai une ancienne moto, à chaque fois qu’il peut, je me rends immédiatement après chez un mécanicien pour qu’il me dépanne afin que je puisse continuer mes courses. »
La plupart des usagers d’infortune se font dépanner par dépit par les mécaniciens installés sur les voies publiques. « Je préfère aller dans un garage pour mes réparations que de donner mon engin à quelqu’un, assis au bord de la route avec quelques matériels », lâche Norbert tout en ajoutant que ces derniers ne sont pas forcément qualifiés pour certaines pannes. « Les mécaniciens installés au bord des voies sont relativement chers par rapport aux garagistes. »
Cherté de la main-d’œuvre
En ce moment, les garages sont généralement fermés, et cela ouvre une opportunité aux amateurs assis aux abords des ruelles qui n’ont pas une forte clientèle. Et là où les pannes surviennent, les riverains avouent ne pas avoir de choix autre que d’aller auprès de celui qui est à côté. Même s’ils doutent de la qualité du travail et de la cherté de la main d’œuvre.
Les dépanneurs de circonstance réfutent l’argument selon lequel ils sont moins qualifiés que les garages formels. « Nous avons des compétences, souvent plus que ceux qui ont des garages », a fait savoir un d’entre eux.
Il révèle, en outre, que les prix de la main d’œuvre qui sont souvent en hausse reviendraient à compenser le risque qu’ils prennent à rester sous la pluie pour porter secours à ceux qui en auront besoins. « Les gens trouvent que nos tarifs sont élevés, mais oublient le risque que nous prenons en restant sous la pluie. Et aussi le service que nous leur rendons dans ces circonstances », a-t-il renchéri.