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Rharous sur la voie du désenclavement

Le cercle le plus enclavé de la région de Tombouctou commence à s’en sortir. Rharous est désormais servie en électricité grâce à deux groupes électrogènes acquis cette semaine. Les élèves du secondaire ne partiront plus dans d’autres localités pour étudier. Son lycée public a été inauguré cette semaine par le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga. Pour Mohamed Touré, c’est un grand pas en avant.

Rharous est une ville située à 140 kilomètres de Tombouctou, dans le cercle de Gourma-Rharous, qui a la réputation d’être le cercle le plus enclavé de la région.  La visite du Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, dans le cadre d’une tournée dans le centre et le nord du pays, a suscité un grand espoir chez les populations du cercle de Rharous. Cette zone fortement touchée par la crise politico-sécuritaire née, en 2012, à la suite du coup d’État du 22 mars et de la rébellion indépendantiste du label Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), partie de Kidal en janvier. Pire, le cercle manque presque de tout :  eau, électricité, routes et bien d’autres.

La ville de Rharous est une zone où plusieurs foyers ne sont servis en électricité que par des panneaux solaires. Mais tout le monde n’a pas les moyens de se payer ce luxe.  Aujourd’hui, les habitants de la localité poussent un cri de soulagement grâce à l’acquisition de deux groupes électrogènes. Ces nouvelles installations électriques, d’une capacité de 980 kw, permettront d’alimenter en énergie toute la ville de Gourma-Rharous et sa périphérie.

L’Etat revient, et avec lui, le lycée

Le drapeau malien est désormais visible, partout, dans la ville. Depuis 2012, il ne flottait pas à Rharous. Les populations, qui avaient le sentiment que l’État les avait abandonnées dans une situation socio-économique peu reluisante, voient désormais les choses d’un autre œil : « Lorsqu’on voit peu à peu le retour de l’État, cela nous donne de l’espoir. Rien que l’électricité que nous avons désormais, va relancer beaucoup d’activités. Il peut même contribuer à diminuer l’insécurité. Ceux qui font du mal profitent du manque de lumière pour préparer leur attaque », confie Abdi Amar, un habitant de la ville.

Rharous était le seul cercle de la région de Tombouctou qui n’avait pas d’établissements secondaires. C’est désormais chose faite. Les élèves ne partiront plus dans les autres localités pour passer l’examen du baccalauréat. Le lycée inauguré cette semaine est bâti sur 6 hectares et a été financé par la France, à travers l’Agence française de développement (AFD).
L’établissement comporte 12 salles de classe, 2 laboratoires et une salle informatique.

Vers la région de Rharous ?

« Immense est ma joie aujourd’hui, les élèves ont longtemps souffert de ce manque de lycée. Avant, il fallait partir à Tombouctou, Diré ou Goundam alors que Rharous est l’une des plus anciennes villes de la région. C’est à nous de démontrer ce que nous pouvons faire avec ce joyau », lance Hawa Hammada

Le cercle de Rharous veut désormais être érigé en région. Ce cri de cœur n’a pas eu de réponse de la part du Premier ministre, qui n’a peut-être pas voulu promettre une illusion. Malgré ces réalisations, Rharous est un cercle qui est presque coupé des autres cercles de la région. Pour 120 kilomètres, il faut rouler pendant 6 heures, entre Tombouctou et Rharous.

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