Le Mali dispose d’un potentiel économique avec la richesse de ses ressources naturelles et animales, culturelles et son savoir-faire, qu’il faut valoriser en rentabilisant les métiers liés à ces activités.
Face à une démographie galopante et une population juvénile en forte croissance, le défi lié à la capacité d’offres d’emplois réside moins dans la disponibilité des emplois que dans leur rentabilité. La fonction publique, le monde des entreprises sont perçus, par les jeunes en quête d’emploi, comme pourvoyeurs d’emplois garantis et mieux rémunérés.
Pour faire face à la forte demande d’emplois et amorcer l’émergence économique, le gouvernement doit travailler à viabiliser et rentabiliser les secteurs d’activités agrosylvopastorales et halieutiques, en plus de ceux de l’artisanat et du tourisme. Ils sont des secteurs d’activités d’avenir pour notre pays et doivent être potentialisés.
Piliers de l’économie
L’économie malienne repose essentiellement sur le secteur agricole, qui occupe près de 80% de la population active (Programme de développement agricole, 2014). Selon les données de l’Enquête modulaire et permanente auprès des populations (EMOP, 2020), 63,3% de la population employée travaillent dans le secteur primaire (agriculture, élévage, pêche). En milieu rural, 76,5% des actifs évoluent dans ce secteur contre 19,9% en milieu urbain.
Ce secteur d’activité occupe majoritairement les populations, sans arriver à leur garantir la prospérité économique. D’ailleurs, même dans les noyaux ruraux du pays, beaucoup dans ce secteur préfèrent désormais troquer la houe et les terres cultivables contre l’exode rural ou les activités artisanales minières pour un mieux-être. Le secteur primaire est ainsi considéré, à tort ou à raison, comme peu porteur.
L’artisanat en particulier, qui emploie 40 à 46% de la population active, et le tourisme, constituent également des secteurs clés de notre économie. Mieux organisés et viabilisés, ils pourraient devenir des supports de développement immenses pour notre pays.
Des métiers d’avenir
Il appartient au gouvernement de créer et garantir les conditions optimales permettant de mener ces activités et en tirer profit. La modernisation de l’agriculture, le développement de l’élévage et de la pêche, la sécurisation de notre territoire et la mise en valeur de nos sites touristiques et produits artisanaux permettront de dynamiser ces activités et les rendre attractives aux yeux des populations.
Des agriculteurs mieux dotés en équipements et en espaces cultivables seraient en capacité d’augmenter la productivité agricole. De même, le développement de l’agriculture permettra la valorisation des produits agricoles sur le marché international ainsi que leur diversification. Leur transformation sur place, avant exportation, permettra de tirer, retenir et partager dans le circuit économique les dividendes financiers et créer d’autres activités génératrices de revenus.
Le développement de l’élévage et de la pêche permettra de tirer bénéfice des immensités économiques qu’offrent ces activités. L’élévage des bovins et de la volaille, par exemple, qui procureront lait et œufs, pourront être commercialisés et augmenter les revenus ménagers. Ainsi développé et mis en valeur, le secteur primaire permettra de hisser le Mali sur le marché international. Ce sera une aubaine pour attirer un capital financier énorme vers notre pays.
Pour promouvoir l’artisanat, il faudra développer l’idée de la consommation et de la valorisation du local, et également faciliter l’accès et le contact de ces produits au marché international. Il faudra également travailler à protéger les marchés intérieurs des produits exotiques (de moindre valeur), qui viennent concurrencer les locaux mieux travaillés.
Ces métiers, loin d’être peu rentables, sont juste mal développés et promus. Le changement doit venir et être propulsé dès maintenant.