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Tonka, ville du Nord abandonnée

Située à 32 km du chef-lieu de cercle Goundam, dans la région de Tombouctou, la commune rurale de Tonka n’est pas, elle non plus, épargnée par la barbarie des bandits armés de tous acabits sur les axes de liaison avec les localités environnantes. La violence extrêmiste, le chômage des jeunes, la perte des repères et la dégradation de l’éducation constituent, de nos jours, des fléaux auxquels cette localité carrefour fait face, écrit le blogueur Almoudou Mahamane Bangou.

Contrée cosmopolite, d’hospitalité et de partage sur les berges du fleuve Niger, avec une population estimée à plus de 50000 habitants, Tonka est une commune rurale de 25 villages repartis entre différentes ethnies et groupes culturels : Sonrhaï, Peul, Bozo, Bamanan, Dogon, Touareg, Arabe. Ces communautés exercent des activités telles que l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat.

Cette commune n’a pas été épargnée des conséquences de la crise multidimensionnelle que traverse le pays. Tonka souffre et est stressée. Les braquages successifs sur ses tronçons respectifs et la confiscation des biens, les viols, les enlèvements de panneaux solaires et attaques sont, entre autres, les maux rythmant le quotidien de ses populations. « Nous n’avons pas pris des armes. Mais nous sommes victimes de viols, de pillages de biens, de braquages de toutes sortes », s’insurge Mohamed Lamine, un paysan de la région.

La mission des FAMAs à saluée

L’adjoint au maire, M. Yattara, voit dans les rencontres régulières dans la commune un signe de cohésion sociale des différentes communautés qui rejettent en bloc la violence. « La commune rurale de Tonka est composée de 25 villages dont les populations se retrouvent ensemble pour regarder dans la même direction et crient haut et fort d’une même voix : Non à la guerre, à la division, à la vengeance ! Oui, nous avons dit non à ces vieux démons du passé », a-t-il souligné.

Ici, les populations reconnaissent et saluent l’engagement patriotique des Forces armées maliennes (FAMAs). Elles plaident également pour leur équipement. « Nous saluons l’Armée malienne dont la capacité n’est pas du tout à sous-estimer puisqu’elle est composée d’hommes déterminés et animés d’un amour patriotique. Malgré le bilan macabre dans leur rang, et leurs moyens rudimentaires, les soldats maliens ne se découragent pas d’être redéployés au front », a laissé entendre la coordinatrice des artisans de Tonka, Mme Konipo Fanta Maïga. Cependant depuis 2017, le poste de la Gendarmerie fait l’objet d’attaques régulières.

Autre casse-tête évoquée par la population : la position de la force française au Mali demeure encore, pour elle, très douteuse.

DDR, seule alternative

« Nous ne sommes pas en conflit avec quiconque. Que l’Etat malien aille rencontrer ceux qui se sont révoltés. Nous n’avons rien contre eux. Mais ce sont eux qui doivent être sensibilisés. Ils doivent accepter la cohésion sociale qui ne leur a jamais été refusée », a martelé un conseiller communal.

Un notable de la ville abonde dans le même sens : « L’État malien devrait au préalable consulter la base. Aujourd’hui, impuissante, elle attend impatiemment l’accélération du processus de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) prévu dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ».

La population de Tonka réitère son engagement pour un Mali, un et indivisible. Pour elle, il est impératif d’organiser des journées de sensibilisation, des marches pacifiques, des sit-in pour se faire entendre. Elle sollicite l’implication sans relâche de l’Etat malien pour résoudre définitivement cette situation qui perdure.

Le chômage est cité par la plupart des habitants de Tonka comme un facteur poussant à la délinquance et à l’intégration dans des mouvements armés.

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