Course effrénée en pleine circulation : le mal qui tue
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Course effrénée en pleine circulation : le mal qui tue

Il est dur de conduire en toute sécurité dans la circulation à Bamako. En plus de nombreux autres phénomènes accidentogènes, la course effrénée de véhicules en pleine circulation représente un véritable mal qui tue.

Il est désormais difficile de vivre à Bamako sans utiliser un moyen de transport. Les localités, très souvent éloignées les unes des autres, font se multiplier également les moyens de transport pour faciliter les nombreux déplacements des habitants de la ville. Résultat : tous se retrouvent dans la circulation. Tous, avec des attitudes et comportements le plus souvent déviants, en totale violation des règles de courtoisie et de bonne conduite en circulation.

En tant qu’usager de la circulation à Bamako, qui n’a pas un jour subi ou assisté à cette pratique à la mode de tentative de doublure en pleine circulation ? Ainsi, de moins en moins consciencieux, beaucoup d’usagers se laissent entraîner dans une course dangereuse dont tous ignorent l’issue.

« Prouver qui est le plus fort »

C’est bien un tel esprit qui guide tous ces égarés. Ils semblent ne point arriver à trouver d’espace idéal pour démontrer leur « talent » que sur nos voies de circulation communes. Ils apparaissent comme saisis par les démons de la provocation. Motocyclistes, conducteurs de sotrama ou de taxis, de bennes ou de mini-bennes, tous s’y retrouvent. Des conducteurs de véhicules de transport collectifs à la recherche de clients arrêtés aux abords des routes s’engagent dans une course sans fin, cherchant bien à se prouver qui est le plus rapide ou le plus professionnel du volant.

Au lieu de s’inquiéter de rejoindre en toute sécurité les siens à la maison, de nombreux usagers de nos voies publiques font prévaloir un tel esprit de compétition, comme s’ils étaient seuls dans la circulation. Ils se mettent en danger ainsi que tous les autres usagers. Le « jeu » peut rapidement déraper. Très vite, on vient à se cogner ou à cogner un autre véhicule ; on vient à perdre le contrôle et se mettre brusquement par-devant d’un autre conducteur.

Donner une leçon

L’absence d’empathie face à de telles scènes amène désormais certains à croire que le Malien ne prend plus en pitié son semblable. De nombreuses scènes où l’on voit certains chauffeurs de sotrama ou de taxis tenter de négocier avec leurs victimes, proposant de gérer à l’amiable une faute délibérée, sont courantes dans notre circulation. Si certains acceptent des compromis, d’autres souhaitent donner une véritable leçon à ces coupables impardonnables : « Le problème se réglera à la police », dit-on généralement. De cette manière, beaucoup de fautifs apprendront amèrement des leçons.

Ou encore, à tel point que de tels comportements répréhensibles fâchent, les Maliens dérogent de plus en plus au principe universel de droit d’ « assistance à personne danger ». On préfère désormais continuer son chemin en laissant son semblable souffrir sous la douleur d’un choc pour qu’il prenne conscience de ses actes.

Sensibiliser et pénaliser

Pourtant, le mieux serait de sensibiliser. Même si d’aucuns diront que le Malien est peu sensible à la « sensibilisation ». Le cas échéant, il faut effectivement sortir de l’émotion et inviter de plus en plus les autorités à sanctionner véritablement les coupables. Pour cela, il faut éviter de gérer des affaires assez graves à l’amiable. Cela ne permet pas, au demeurant, de faire tirer toutes les leçons nécessaires.

Tout le monde le constate, mais on semble ne pas en parler aux lieux qu’il faut. Même si on en parle, il apparaît qu’on n’en fait pas un véritable problème. La négligence de ce qu’on considère comme des « petits problèmes » conduit  à laisser pourrir des situations qui viennent à déborder un certain moment à tel point que des remèdes supposés efficaces se révèlent non adaptés aux maux.

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