#BenbereVerif : au Mali, l’impérieuse nécessité d’éduquer aux médias
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#BenbereVerif : au Mali, l’impérieuse nécessité d’éduquer aux médias

Face à la surinformation, au boom des réseaux sociaux, l’éducation aux médias et à l’information est une nécessité pour faire des internautes, consommateurs d’information, des personnes averties.

« Aujourd’hui, dans le désordre informationnel dans lequel nous sommes, le fact-checking s’impose comme une matière à part entière [.…] Le second volet, c’est l’éducation aux médias. » C’est ce que préconisait Valdez Onanina, rédacteur en chef de la rédaction francophone d’Africa Check, sur un panel intitulé « Comment identifier et désamorcer les fausses informations » lors du Forum sur la désinformation organisé par Doniblog et Benbere, les 19 et 20 octobre 2022.

L’éducation aux médias et à l’information vise à développer chez un citoyen des connaissances et compétences lui permettant d’utiliser avec discernement les médias. On vit désormais dans une société hyperconnectée où il faut apprendre à trier le flux ininterrompu sur les appareils électroniques portables d’images, de sons et de textes.

Les médias sont désormais sociaux. Tout le monde a le pouvoir d’être producteur d’informations, chaque citoyen est un « média ». Et les médias constitués, de plus en plus nombreux, possèdent désormais d’immenses moyens de diffusion rapides de leurs contenus. Ils ont recours aux médias sociaux qui sont des plateformes d’échange et de diffusion devenues même sources d’information pour les journalistes. Pourtant, il est important pour les agents en charge de la production de l’information de faire preuve de discernement dans l’utilisation faite de ces outils dans l’exercice de leur métier.

Savoir chercher la bonne l’information

Face à ce déluge, il est important de savoir chercher l’information, de la comprendre, d’évaluer sa source, qu’elle vienne d’une radio, d’un site d’informations en ligne ou d’une chaine de télévision. Dans un tel contexte, la formation ne devrait pas être limitée aux seuls journalistes. Il y aurait une utilité à l’élargir au public pour lui permettre d’appréhender les moyens d’informations.

La mission de favoriser un examen critique et lucide de la production journalistique faisait partie de celle que s’était assignée l’Institut pour le développement de l’enseignement aux médias (IDEM) au Mali. « Notre objectif était de faire connaitre les fondamentaux du journalisme aux élèves, notamment ceux du lycée Tamba Doumbia de Kalabancoro plateau », explique Mahamadoun Bocar Sangho, qui a coordonné l’Institut entre 2007 et 2008. Il ajoute que le projet préparait les enfants à être, en partie, de futurs journalistes. Il visait, avant tout, à leur apprendre comment « fabriquer l’information et [ les pousser ] à s’intéresser à leur environnement sociopolitique ».

Comprendre le langage des médias

Aujourd’hui, la démocratisation de l’usage des réseaux sociaux, devenus un niveau supérieur de construction de l’opinion, offre d’énormes possibilités à des personnes physiques ou morales d’entamer des grandes actions de communication. Ces actions, survenant le plus souvent pendant des périodes critiques pour un pays, peuvent être dirigées par exemple vers une couche spécifique de la population.

Pour limiter les dégâts de tels actes et amener la population à trier l’information, à reconnaitre un article à charge, une information non équilibrée, ou simplement à faire la différence entre information et publicité, elle a besoin d’être formée à comprendre le langage des médias.

Le Mali traverse, depuis plus d’une décennie, une crise qui ébranle ses soubassements. De plus en plus de médias se créent au-delà de ceux qui s’intéressent habituellement au pays. L’éducation aux médias pourrait par exemple permettre aux citoyens de savoir faire la différence entre faits et commentaires ou à faire la différence entre journaliste et animateur à la radio.

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