Le 26 septembre 2018, Ibrahim Bagna Haïdara dit IBH, qu’on appelait la « bibliothèque vivante de Bamba », est mort. Enseignant, conseiller pédagogique, poète et écrivain, IBH a consacré toute sa vie au service du savoir et de la culture dans la commune de Bamba, dans la région de Gao. Anciens élèves, enseignants et tous ceux qui l’ont connu ne l’oublieront jamais, écrit le blogueur Sagaidou Bilal.
Il fut une bibliothèque, un baobab, un modèle pour nous élèves et enseignants, qui avons eu la chance de le connaître. Il détenait un savoir éclectique qu’il mettait au service tous ceux qui ont la soif de se cultiver. Cet homme modeste, plein de sagesse, était appelé par tous papa IBH. Il était l’ami de toutes les générations.
Une vie consacrée à l’éducation
IBH n’a presque pas profité de sa retraite. Il l’a consacrée à faire le tour de différents villages pour transmettre le savoir. Malgré le poids de l’âge, il continuait ses visites dans les villages de Bamba pour s’enquérir de l’état de fonctionnement des écoles et continuer à plaider pour leurs causes auprès des autorités locales. Il a réussi à doter l’école fondamentale Imrane Touré de Bamba d’une bibliothèque grâce au concours financier de l’association Longjumeau de France.
Socrate dans les rues de Bamba
Les habitants de Bamba se souviendront de lui comme un homme qui ne cessait d’interroger tous ceux qu’il rencontrait pour les encourager à se cultiver. « Quelle leçon avez-vous étudiée aujourd’hui ? Explique ! C’est comme ça que le professeur a expliqué ? Ne mentez pas ! Passe-moi ton cahier !
Qui est l’auteur de cette citation ? Quel est le dernier livre que tu as lu ? Qu’as-tu appris dedans ? Pourquoi tu ne lis pas ?»
C’est ainsi qu’il mettait tous à l’interrogatoire à l’école comme dans les rues de Bamba à tel point qu’on se cherchait quand on le voyait venir. On dirait Socrate dans les rues de Bamba.
Un écrivain prolifique
IBH a écrit de nombreux manuscrits sur la littérature africaine, des contes et des poèmes, dont le plus connu est « Les merveilles ». Malheureusement beaucoup de ses livres n’ont jamais pu être édités.
IBH est parti à jamais, mais son passage sur terre n’a pas été vain. Nous ne l’oublierons jamais.
Il était très cultivé.