Dans cet article la blogueuse Kangaye Sangaré expose l’envers du décor de la publicité sur les réseaux sociaux, qui donne lieu à une rivalité féroce au Mali.
Sur le réseau social TikTok, les commençant (e)s qui ont recours aux réseaux sociaux pour exposer leurs produits se livrent une guerre sans merci : attaques verbales, insultes et accusations de vol de clients ou de vente de contrefaçon, stratégies agressives pour attirer la clientèle.
La promotion des produits sur les réseaux sociaux connait un succès fulgurant au Mali depuis quelques années. De nombreuses personnes ont développé ainsi leurs activités commerciales et souvent sans quitter les quatre murs de leur maison. Cependant, derrière le succès de ces activités, se cache une réalité très sombre. La concurrence sur les réseaux sociaux devient tellement féroce que certains s’engagent dans les conflits verbaux et agressifs, menant souvent à des démêlés judiciaires.
En plus du réseau social TikTok, WhatsApp, Facebook et même Instagram étaient des plateformes de prédilection pour faire la promotion des produits en ligne. Mais, il faut reconnaitre que réseau TikTok leur vole clairement la vedette. On y expose toutes sortes d’articles : des produits cosmétiques, des vêtements ainsi que des produits alimentaires. De nombreuses femmes et hommes, souvent jeunes, s’engagent dans cette activité pour avoir plus de revenus et atteindre une indépendance financière. Ce qui n’est pas du tout mal en soi. Au contraire, ils ou elles ont su tirer leur épingle du jeu de manière autonome.
Concurrence féroce
Face à une offre abondante et une demande qui peine parfois à suivre, la concurrence est rude. Certains commerçants baissent considérablement leurs prix ou mènent des campagnes de dénigrement. Il y a également ceux qui ne veulent pas voir une autre personne vendre les mêmes articles. Nous avons une autre catégorie, qui ne veut pas qu’on mentionne une autre commerçante dans les commentaires de leur contenu.
Certaines rivalités en ligne donnent lieu à des plaintes pour diffamation, insultes publiques ou même cyberharcèlement. Ces conflits se terminent parfois par des poursuites judiciaires qui ternissent malheureusement l’image de la personne et de son commerce.
Les tensions, que ces rivalités engendrent, contribuent également à créer un climat de méfiance parmi les commerçant(e)s en ligne. Certains décident de ne plus collaborer ou échanger avec leurs collègues ou de se retirer complètement de l’activité pour éviter les querelles. Cela les prive malheureusement de source de revenu importante. Il faut reconnaitre que d’autres, aussi, se liguent contre leur « ennemie » en commun pour l’affaiblir.
Ces conflits se déroulent directement en ligne, devant des centaines, voire des milliers d’utilisateurs. Les consommateurs sont-ils désorientés par ces conflits ? Non, au contraire leurs abonnés ne manquent jamais l’occasion d’attiser la flamme, à croire que ces affrontements malsains les amusent et les encouragent à regarder leurs contenus. C’est également l’occasion rêvée pour eux d’avoir les articles convoités à moindre coût, même si ces derniers temps nous avons vu une ou deux internautes qui ont jugé nécessaire d’intervenir pour apaiser les tensions.
Pour une publicité plus saine
Ces derniers temps, nous constatons que les autorités interviennent assez sur cette question à travers la loi sur la cybercriminalité. Cependant, il est important de mettre en place des lois adaptées pour encadrer les pratiques d’exposition des produits sur les réseaux sociaux, surtout en matière de concurrence. Il faudrait plutôt mettre en place des initiatives qui visent à les éduquer aux bonnes pratiques ainsi qu’à la gestion des conflits afin de réduire les tensions.
Aujourd’hui, le fait de pouvoir exposer ses articles sur les réseaux sociaux représente une grande opportunité pour l’autonomisations des jeunes maliens. Pourquoi ne pas réguler ? Il serait ainsi possible de rendre ce domaine prospère et harmonieux au Mali et la compétition se jouera de manière saine et avantageuse pour tous et toutes.