Djénéba (son nom a été modifié) survit seule à Bamako avec ses 8 enfants. Son mari l’a abandonnée depuis des mois au profit d’une autre femme.
Djéneba est native de Bandiagara, dans la région de Mopti. Elle a débarqué à Bamako chez son homme préféré pour partager son amour, après avoir célébré un mariage digne de ce nom dans son village. Au départ, tout allait bien avec son mari. Mais les choses ont tourné au vinaigre. « Je voyais tout le temps ma sœur sourire et insoucieuse dans son foyer. Elle est partie du village avec la fierté d’être une femme de ménage dans la capitale », confie son petit frère, qui a préféré garder l’anonymat.
Après plusieurs années de mariage, Djénéba a eu 8 enfants avec Souleymane, son mari. Maçon, Souleymane voyage très souvent pour exécuter des contrats de construction. Il revient après 2 ou 3 mois. A Kangaba, dans la région de Koulikoro, il est tombé sous le charme d’une fille. Cette fois-ci, au cours de cette campagne, il a commencé à changer d’attitude. Il peut rester longtemps sans retourner à Bamako en prétextant qu’il est sur un gros contrat.
La main dans le sac
Lorsqu’il est reparti à Kangaba pour des travaux de construction, après des mois, il ne décroche plus les appels de sa femme. Et souvent, il éteint son téléphone pour ne pas avoir à répondre à son appel. Pire, il n’envoie plus rien en famille. Soucieuse, Djénéba arrive à joindre au téléphone Oumar, l’ami de son mari qui travaille avec ce dernier. Oumar ne passe pas par quatre chemins pour raconter à la femme ce que manigance son mari polygame depuis des mois. « Il est difficile pour une femme de nourrir seule tous ses enfants. Je ne peux plus garder ce lourd secret », regrette son ami qui est actuellement à Bamako.
Elle ne connaissant pas la ville, mais par l’entremise d’Oumar, elle a su avoir les coordonnées nécessaires pour retrouver son mari. A son arrivée à Kangaba, elle n’a pas eu du mal à retrouver le lieu où se cache son mari. A son arrivée, Souleymane n’était pas encore rentré du travail, mais une femme du nom de Tata se présente comme sa bien-aimée.
« Mari trompeur »
Djeneba n’a pas voulu tourner autour du pot : elle apprend à sa coépouse qu’elle vient de découvrir qu’elle partage avec elle le même homme. Surpris par la présence dans la cour de la femme qu’il a abandonnée, Souleymane est resté muet. « Qu’est-ce que tu es venue chercher ici ?», interroge Souleymane. « Je cherche mon mari qui est parti pour le travail et non pour venir se marier ici », réplique Djénéba d’un ton très ferme.
Au cours des échanges, Djénéba ne mâchait surtout pas ses mots et voulait déverser toute sa colère sur son mari. Ivre de colère, le mari trompeur qui pensait avoir raison, terrasse et donne des coups de pieds à Djénéba avant de la jeter à la porte.
La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans son village natal. Enragée par cette nouvelle, la mère de Souleymane l’a menacé de ne plus le reconnaître comme son fils s’il ne quitte pas sa deuxième femme. Malgré les injonctions, il ne veut pas abandonner sa princesse, et il a coupé tout contact avec ses parents. Toute personne susceptible de l’appeler est sur liste noire. Djénéba se débrouille désormais avec ses 8 enfants en faisant du porte-à-porte pour trouver des habits à laver.