À Bamako, dans la capitale malienne, la célébration des cérémonies sociales sont souvent synonyme de désordre dans nos quartiers : des rues ou ruelles sont souvent occupées, empêchant les usagers d’y circuler. Toutes choses que déplore le blogueur Bakary Fomba.
« La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres », dit un proverbe célèbre. Force est de reconnaitre que cela n’est pas le cas à Bamako, la capitale malienne. Les dimanches, souvent les jeudis, les deux grands jours de mariage, certaines artères sont impraticables à cause des cérémonies sociales, notamment les mariages et les baptêmes. Des bâches et chaises obstruent la circulation routière. Ces installations, en violation de la loi, empêchent les autres usagers de vaquer tranquillement à leurs occupations.
Calvaire des voisins
Lors de ces cérémonies sociales, les familles environnantes sont obligées de supporter toute une journée, voire une semaine, les bruits de tam-tam, la musique et autres vacarmes.
En fête depuis près d’une semaine, la famille voisine de D.T., à Kalabancoro, quartier périphérique de Bamako, célèbre un mariage. Avec les chaises et les bâches, difficile de se frayer un chemin dans la rue. Cette situation agace la famille T. d’à côté. « Ma famille et moi vivons et souffrons depuis quelques jours de ces bruits. C’est une situation intenable. Les voisins font comme si nous n’existions pas. Depuis quelques jours, difficiles pour nous de dormir à cause des activités liées à ce mariage », déplore M. T.
Depuis quelques jours, M. T est obligé de garer son véhicule au garage pour prendre un taxi : aucun espace vide dans la rue pour garer son engin. Tous les accès ont été bloqués.
Ignorance des lois
Dans chaque quartier, il y a pourtant des espaces publics réservés pour les cérémonies sociales (mariages, baptêmes, deuils). Mais les gens préfèrent plutôt les organiser devant leurs portes, dans la rue. Selon un agent de la mairie de Kalabancoro, pour toute cérémonie sociale, les familles doivent se rendre à la mairie ou à la police pour demander une autorisation. À l’en croire, personne n’a le droit de barrer toute une rue ou une route pour une cérémonie sociale sans autorisation.
Mais Kadidia Soumaoro ne l’entend pas de cette oreille : « Nous pouvons avoir besoin les uns des autres tôt ou tard. Il ne sert à rien de demander une autorisation. », fait-elle remarquer. Pour elle, les cérémonies sociales peuvent concerner tout le monde et à tout moment. « Je ne vois pas pourquoi il faut faire tout ça. Aujourd’hui, c’est ma famille, demain peut-être c’est chez l’autre. Donc, ça ne sert à rien d’aller voir les autorités pour qu’elles vous soutirent des sommes colossales », estime-t-elle.
Pour sa part, Amadi Yara, vivant à Banconi, en commune I du district de Bamako, interpelle les autorités à mettre en place une politique pour la bonne organisation de ces différentes cérémonies dans les quartiers de Bamako et ailleurs. « Ces cérémonies doivent être règlementées, bien organisées par les autorités compétentes pour le bonheur de tout un chacun. », explique-t-il. L’État doit prendre sa responsabilité pour le respect des libertés.