Des jeunes raffolent de la Chicha. Les nuages de fumée qu’ils dégagent est un redoutable danger pour la santé publique. N’est-ce pas une raison suffisante pour en interdire la consommation dans les rues, s’interroge notre blogueur ?
La pipe à long tuyau flexible, appelée « chicha », n’est plus qu’orientale. Au Mali, ses amateurs, principalement des jeunes, se multiplient. Dans les « grins », la chicha est devenue leur passe-temps favori. Et même un effet de mode.
La chicha est un moyen de relaxation pour certains, à l’instar de mon ami Ousmane. « Quand je fume la chicha, j’oublie mes problèmes. En plus, le temps passe vite à mes yeux. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent qu’elle est plus dangereuse que la cigarette. Ça sent bon, c’est doux à fumer et, en plus, elle me permet de me retrouver avec les amis. », témoigne-t-il.
Alerte sur la dangerosité
Pour attirer la clientèle, des boites de nuit ont aménagé des espaces spécialement pour cette pipe. On les appelle les « chicha clubs ». On en trouve aujourd’hui à foison dans la capitale. Sachant que les jeunes raffolent de ce produit, les bars ont mis en place un cadre de relaxation, avec des fauteuils confortables. « Certaines personnes, d’un âge avancé, s’y retrouvent souvent pour la discrétion du lieu. Ça n’intéresse pas que les jeunes », me fait savoir un ami.
Pourtant, la chiha n’est pas sans danger pour la santé des consommateurs. La quantité de monoxyde de carbone qu’elle contient est sept fois supérieure à celle contenue dans la cigarette, selon le site Journal des femmes. Dans sa collection Fiches repère et prévention, l’Institut national du cancer de France a alerté depuis 2007 à propos de la dangerosité de la chicha : « La fumée de chicha contient des métaux qui proviennent du tabac, mais aussi du charbon, du revêtement du fourneau et de la colonne du tuyau ou encore de la feuille d’aluminium. »
Les arômes trompeurs
La chicha est composée de tabac et de liquide contenant du sucre et de l’arôme (pomme, fraise, coco…). Avec son parfum et sa saveur délicieuse, elle trompe plus d’un. Les fumeurs pensent qu’elle est moins dangereuse que la cigarette. À cause de l’arôme et l’eau qui y sont associés. « L’eau retient les parties dangereuses de la fumée », pense un autre camarade accro. Or, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) précise que le fumeur de pipe à eau et la personne exposée à la fumée provoquée par cette pipe encourent les mêmes maladies pulmonaires, cardiovasculaires et cancéreuses.
« L’eau ne dilue en rien la toxicité de la chicha. Elle libère plusieurs substances chimiques et cause des pathologies comme l’hypertension artérielle, le cancer du poumon, des lèvres, le cancer du sang aussi », explique Bakary Samaké, médecin au centre Keneyaso de Keniéba, dans la région de Kayes.
En plus de mettre sa santé en péril, le fumeur de la chicha empoisonne les personnes à proximité, qui peuvent inhaler involontairement la fumée. N’est-ce pas une raison suffisante pour l’interdire dans les rues ?
Une sensibilisation à travers les sites internet, les réseaux sociaux, des émissions à la radio et télévision est un moyen pour faire savoir aux jeunes amateurs de ce chicha de quel danger font ils face.