Au plus fort des émeutes aux États-Unis à la suite de la mort de George Floyd, des internautes ont reproché aux organisations de défense des droits de l’homme d’être complaisantes envers les États-Unis. Pourtant, certaines ont bel et bien exigé « une justice rapide et équitable » pour la famille Floyd.
Le lundi 25 mai 2020, à Minneapolis dans l’État de Minnesota (États-Unis), Georges Floyd est mort le cou sous le genou d’un policier blanc pour un problème d’utilisation de faux billets de banque dans une épicerie.
L’affaire a suscité un grand débat sur les conditions de la vie des Noirs américains et la question raciale dans le pays, et a donné lieu à plusieurs jours d’émeutes. Face à cette polémique, l’Afrique n’est pas restée en marge.
Silence des défenseurs des de droits de l’homme ?
Certains internautes, notamment en Afrique, sont allés jusqu’à accuser les organisations de défense des droits humains de complaisance face au pays dirigé par Donald Trump. Elles sont accusées d’être inaudibles de peur de perdre leurs sources de financement en dénonçant le comportement des grandes puissances. Une publication partagée plus de 580 fois sur la page Facebook du Tribunal de l’info, accuse Human Rights Watch d’être muette sur la mort atroce de George Floyd.
Le rôle de BenbereVerif étant de traquer les infox sans pour autant défendre qui que ce soit, nous avons vérifié pour nos lecteurs si ces organisations se sont exprimées ou pas sur la mort de George Flyod ou pas. Human Rights Watch a fait une déclaration datée du 2 juin dans laquelle elle demande « la justice rapide et véritablement équitable » pour la famille de Georges Floyd. « Le meurtre de George Floyd dépasse la responsabilité individuelle de ces policiers : il s’inscrit dans le contexte d’un système d’application des lois qui ne traite pas tous les citoyens de manière égalitaire, ce qui permet donc que des vies de Noirs américains puissent parfois être sacrifiées », a dénoncé HRW.
Contacté par BenbereVerif, le bureau Afrique de l’Ouest d’Amnesty International explique les actions entreprises par son organisation. « Nous invitons (depuis plus d’une dizaine de jours) nos membres et supporters à prendre action sur le cas de George Floyd. Et, de ce fait, nous avons dénoncé ce meurtre atroce ainsi que la répression violente de manifestations pacifiques qui a suivi. Nous dénonçons les violations des droits de l’homme partout dans le monde quels que soit les auteurs de ces violations dans nos divers rapports et communiqué.»
En plus de la déclaration de Human Rights Watch, nous avons vu en ligne, une pétition lancée par Amnesty International « Justice pour George Floyd », qui a recueilli plus de 51 535 signatures à la date du 12 juin 2020.
Dire que les organisations internationales de défense des droits de l’homme font les yeux doux aux grandes puissances dans le cas d’espèce n’est pas fondé. Il y a eu dénonciation et des actions sont en cours.
Moyens de pression
Les moyens de pression des organisations de défense des droits de l’homme sur les grandes puissances semblent limités par rapport aux États considérés comme moins développés. Des moyens de pressions existent et les défenseurs des droits de l’homme essayent de les utiliser. Il y a plusieurs moyens de plaidoyer. Aux États-Unis, elles peuvent passer par le Congrès pour prendre des résolutions ou même par les États.
Au niveau international, il y a les mécanismes spéciaux de l’OHCHR (Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme) comme le groupe de travail des experts sur les afro-descendants, le rapporteur spécial contre le racisme et toutes formes de discrimination qui peuvent être saisies et incitées à enquêter sur ces faits. Mais, les États-Unis et beaucoup de grandes puissances sapent le travail de ces organisations et menacent même de ne plus les financer ou de quitter lorsqu’elles les critiquent.