Depuis quelques mois, une nouvelle mesure a été prise concernant la circulation alternée dans la ville de Bamako. Les avis divergent.
Depuis le lundi 19 juillet dernier, la circulation dans la ville de Bamako, au niveau de certains axes, a carrément changé entre 7 heures et 9 heures pour la matinée et entre 16 heures et 19 heures pour l’après-midi. La mise en sens unique de certaines grandes artères au sein de la capitale malienne en est la cause.
Les artères devenues à sens unique par cette mesure gouvernementale sont l’avenue Al Qods (le carrefour de la route du troisième pont sur la route de Koulikoro jusqu’au carrefour du Grand Hôtel). Ensuite l’avenue de l’OUA, qui est le tronçon allant du carrefour Amandine au pont des Martyrs et quelques bretelles de la zone qui y sont rattachées. A celles-ci, viennent s’ajouter l’avenue de la CEDEAO, à partir de la voie passant devant le centre de santé de référence de la commune V jusqu’au carrefour du jardin des mariés, en passant par la pharmacie du 2eme pont.
Enfin, il y a l’avenue Martin Luther King, qui concerne le tronçon allant du carrefour du marché de Torokorobougou à l’échangeur de Quartier-Mali. Quelques déviations à Hamdallah ACI 2000 sont aussi concernées.
Délocalisation
Hamidou Ongoiba, professeur à la retraite, félicite tout d’abord l’initiative du gouvernement. Pour lui, ces mesures ne congestionnent la circulation que pendant les heures de pointe. C’est pour permettre aux travailleurs de vite rejoindre leurs services et de rentrer vite à la maison. Il ajoute que la cause principale des bouchons n’est autre que la mauvaise politique de décentralisation de la ville de Bamako. « La rive gauche est le lieu de travail et la rive droite est le dortoir. Le gouvernement doit délocaliser certains services, et le problème sera réglé. », lance-t-il.
Alou Diallo confie qu’il est désormais obligé de faire des détours pour rejoindre son lieu de travail en quittant chez lui plus tôt que prévu. Son trajet, malgré tout, lui prend plus de temps qu’auparavant, dit-il. « Avec ces nouvelles mesures, mon trajet de Niamakoro à Boulkasoumbougou me prend 45 minutes au lieu de 30. Comprenez donc qu’elle me pénalise ».
La joie des autres
Le bonheur des uns fait le malheur des autres, dit-on souvent. Et vice versa. Mariam Togo, qui travaille à Hamdallaye ACI 2000, raconte qu’elle était obligée de quitter son quartier de résidence, Sotuba, vers 6 heures du matin ou au plus tard 6h15 pour regagner son bureau. Une routine qui lui prenait 1 heure 45 minutes. Mais, maintenant ce n’est plus le cas. « Maintenant, je fais moins d’une heure pour l’aller et une heure me suffit pour regagner ma maison à la descente », explique-t-elle.
Bien que Mohamed Diawara, un autre usager, soit content de cette décision, il n’épargne pas l’ultime solution qui, selon lui, est la construction de nouvelles routes : « Cela fait plus de cinq ans que je quitte Faladié pour le grand marché. Et c’est toujours le même calvaire vers 9 heures. Je fais 1 heure 45 minutes de route en voiture. Cette idée est excellente, mais elle n’est pas durable. Il faut construire des routes tout simplement »,estime-t-il.
Pour d’autres, le problème de la fluidité de la circulation routière à Bamako est surtout lié à l’incivisme. Un avis que je partage. C’est pourquoi je pense qu’il faudrait surtout songer à sensibiliser les usagers sur les règles de la circulation routière, car le véritable problème est que plusieurs les ignorent et parmi ceux qui les connaissent, la majorité les viole de façon flagrante. Si la sensibilisation ne donne pas de fruit, il faut employer la rigueur, je pense.