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« Il n’a jamais été un père pour moi »

Les enfants nés hors mariages en sont-ils coupables ? Le simple fait de poser cette question en dit long sur le sort malheureux qui est fait à certains. Comme Astou, qui n’a jamais été reconnue par son père.

Nombreux sont les hommes qui refusent d’accepter la paternité du futur enfant lorsqu’il est illégitime, oubliant qu’il faut « un géniteur à tout bout-de-bois-du Seigneur ». Ils ont très souvent comme excuse un prétendu manque de sérieux de la fille engrossée (et donc se posent en victime), par peur de la réaction de leurs parents, ou simplement celle de la responsabilité que cela implique. Pour d’autres, le simple fait de ne pas éprouver de l’amour pour leur partenaire suffit à renier leur propre sang. Tel a été le cas de cette jeune femme, Astou, qui continue à souffrir énormément d’une faute qui n’est pas sienne.

« Parfois, bien avant leur premier anniversaire, les enfants rejetés finissent par être acceptés. Tel n’a pas été mon cas. J’ai toujours mal », confie Astou. Bien avant sa naissance, son père a refusé de la reconnaître, car il n’a jamais aimé sa mère avec laquelle il a prétendu qu’il ne voulait que passer du bon temps. Malgré les nombreuses tentatives et menaces de ses oncles maternels, il est toujours resté sur sa position. Cette grossesse ne pouvait tout simplement pas être la sienne, selon lui, rappelant ainsi la nouvelle Le temps des foutaises du recueil Les sanglots du Songhoy d’Abdoul Traoré, dit « Diop ». Dans cette nouvelle, Houneyzata, fille d’un seigneur de la police de Gao, est engrossée par….dix géniteurs probables. « Trop de coupables, pas de coupables. »

La maman d’Astou s’est donc battue seule durant 9 mois, entre pression familiale et angoisse maternelle. « Je me demande bien comment elle a pu tenir face à tant de douleur, mais elle l’a fait jusqu’au bout », ajoute-t-elle.

Une naissance insolite

La nouvelle de sa naissance à fait le tour de la petite ville de Kati, à cause de la polémique autour de la grossesse sa mère. Ce qui intéressait tous ou presque, c’était de savoir à qui ressemblait l’enfant. A leur grande surprise, Astou était le portrait craché de celui qui n’a pas voulu la reconnaître. Il est très courant que les enfants rejetés prennent l’apparence de leur géniteur, certains y voient une justice divine.

Cette information n’a pas tardé à arriver aux oreilles de ses grands parents paternels, qui, après l’avoir vue, ont directement su qu’elle était bien de leur fils. « Elle est de mon sang », aurait lâché son grand-père, plus besoin de lui dénicher un autre père. Malgré qu’elle ait été reconnue et recueillie par la famille, son père ne l’a jamais acceptée.

« J’ai passé 24 ans de ma vie sous le même toit que mon père et il n’a jamais été sympathique avec moi. J’ai tout essayé en vain, mais il n’a même pas voulu assister à mon mariage. Aujourd’hui, je suis mère de deux fillettes et ça me déchire le cœur quand elles me demandent  ‘’Maman, pourquoi grand-père ne vient jamais nous rendre visite ?’’ Ce monsieur n’a jamais été un père pour moi et je doute qu’il soit un jour un grand-père pour mes enfants», conclut Astou.

Astou a passé son enfance à entendre l’histoire triste de sa venue au monde, a souffert autant sinon plus que sa mère et je trouve cela dommage. Les enfants conçus hors mariage ne sont aucunement responsable des actes de leurs parents, prenons donc nos responsabilités.

 

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