Parti fin février pour un échange artistique dans une galerie d’art à Nîmes, John Kalapo, photographe malien, a été surpris par l’arrivée du Covid-19 et les mesures de confinement. Il raconte cette situation imprévue.
Vous étiez parti en France dans le cadre d’un projet de « résidence de création », en partenariat avec l’Institut Français de Bamako. En quoi cela consiste-t-il ?
Tout a commencé lorsque le responsable de la galerie NEGPOS, Patrice Loubon, m’a repéré lors de la biennale de la photographie à Bamako en décembre dernier. J’avais exposé mes photos en une compilation intitulée « Autres mondes », et mon travail a séduit Patrice. Il m’a proposé de m’accueillir pour une « résidence de création » au sein de sa galerie à Nîmes, dans le sud de la France. En d’autres termes, il m’offrait un espace de travail pendant quarante jours, pour participer ensuite à un événement organisé par son association à Paris autour de la photographie malienne, avec l’artiste Fatoumata Diabaté. C’était une opportunité en or, j’ai immédiatement accepté de tenter l’expérience. J’étais loin de me douter que le séjour prendrait cette tournure-là.
Comment vivez-vous le confinement ? Pouvez-vous continuer votre activité d’artiste ?
Avec la galerie NEGPOS, nous avions convenu d’un projet autour des hommes de la rue, ceux qui n’ont pas de toit et vivent dans un « autre monde », l’univers des « sans domicile fixe ». Lorsque la pandémie est arrivée, j’ai dû suspendre mes activités. Aujourd’hui, j’essaye d’obtenir une autorisation pour reprendre mon travail de photographe, d’autant plus que certaines personnes sont encore dans la rue, malgré les mesures de confinement, et il me paraît important de sensibiliser sur leur situation. Mais c’est compliqué, les règles sont très strictes.
Allez-vous demeurer à la galerie jusqu’à la réouverture des vols vers le Mali ?
Tout à fait, la galerie NEGPOS ne m’a pas abandonné et me procure un logement ainsi qu’un espace de travail tant que cette situation durera. Mais sans pouvoir me déplacer, je ne peux pas faire grand-chose, et j’ai beaucoup de travaux en attente au Mali. Dans le cadre de la Saison Africa 2020*, le résultat de ma « résidence de création » devait être exposé à Nîmes, puis à l’Institut français de Bamako et celui de Nouakchott. Tous ces projets sont désormais suspendus. Par ailleurs, j’ai rencontré ici d’autres galeristes qui sont intéressés par mon travail, et m’ont proposé d’exposer dans leurs propres galeries à la fin de la pandémie. Ces opportunités sont de belles perspectives qui me donnent du courage pour attendre.
Cet article a d’abord été publié sur le site de l’Institut français du Mali.
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