On ne présente plus la série sénégalaise Maitresse d’un homme marié. Au-delà de la description du quotidien de beaucoup de familles polygames, elle enseigne nombre de leçons de vie.
Marème, Lala, Cheick, Biram, Djalika…Voici des noms que les fidèles téléspectateurs reconnaîtront facilement, car ce sont ceux des personnages donnant à la série tout l’intérêt qu’elle a. Au-delà de la réussite du scénario, du talent des acteurs, cette production est une grande école qui nous enseigne des leçons.
De nombreux sujets sont abordés, notamment les souffrances que vivent les femmes victimes de viol. Ce phénomène est une réalité de nos sociétés africaines, et les victimes semblent plus nombreuses que l’on ne l’imagine. Malheureusement, les statistiques réelles sont méconnues car les victimes dénoncent rarement leurs agressions. Maitresse d’un homme marié dépeint aussi le regard négatif de la société sur les enfants nés hors mariage, l’effet que les normes sociétales ont sur la vie d’autrui, etc. Les leçons à tirer sont nombreuses, mais deux aspects ont retenu mon attention.
1- Le respect et la considération pour la première épouse
Il n’est pas question ici de faire la promotion de la polygamie. Il n’y a jamais eu d’unanimité autour de la polygamie. C’est un fait social qui existe dans le monde, et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest. Les familles polygames sont le plus souvent caractérisées par des guerres interminables entre les coépouses, par des jeux visant à détruire la rivale et la rendre distante du mari commun.
Le constat à montrer est que la plupart des mésententes entre les coépouses est due à l’homme. Les hommes montrent toujours de la préférence pour les dernières épouses. Elles ont droit à plus d’attention de la part du mari. Les caprices des dernières sont toujours satisfaites. Pourtant, dans Maitresse d’un homme marié, Cheick, le mari, donne l’exemple d’un homme attentionné à l’égard de sa première épouse, Lala. Malgré l’erreur qu’il a commise d’avoir couché avec Marème dans le lit conjugal, et de s’être marié dans la clandestinité, il n’a pas abandonné sa première épouse. Il s’est d’ailleurs excusé avec humilité.
En plus, il a montré à Lala qu’il l’aimait encore, et en aucun moment il n’a favorisé la nouvelle à son détriment. Voici un comportement que devraient adopter les hommes polygames, car, généralement, après l’arrivée d’une nouvelle épouse, la première est dévalorisée, humiliée et reléguée au second plan.
2- Le respect de la mère
Une des nombreuses leçons que nous tirons de ce film est le respect accordé aux mères. Personnellement, j’ai été impressionné par la manière dont les mères sont respectées, et cela malgré l’amour que les hommes ont pour leurs femmes. Cheick montre qu’il est un homme mûr lorsqu’il s’adresse à sa mère en colère proférant des insultes contre Marème, la deuxième épouse. Il dit ceci : « Marème est mon épouse, elle est sous ma responsabilité. Le jour où je verrai qu’elle te manque de respect, tu verras ce que je vais lui faire ». En plus de ces paroles, il a fait venir Marème pour qu’elle s’excuse auprès de sa mère. Voici une des valeurs que connaissent nos pays.
Ne dit-on pas, chez nous, que le paradis se trouve sous les pieds des mamans ? Une mère doit être choyée quelle que soit l’erreur ou le comportement qu’elle va adopter. Malgré la haine de la mère de Cheick pour sa seconde femme, il ne lui parle pas mal. De plus, il la rassure en mettant en garde sa femme contre tout manque de respect envers elle. Au même moment, il parvient à consoler sa femme pour qu’elle fasse de son mieux pour s’entendre avec sa mère. Ce qui est à retenir ici est l’équilibre à créer entre belle-mère et belle-fille. Rassurer la mère que son autorité ne sera pas atteinte est aussi une manière de faire en sorte qu’elle s’entende avec la belle-fille.
Dans une autre séquence, Macky, le fiancé de Djalika, fit de même. Malgré que sa mère ait mal parlé et humilié Djalika, il a su apaiser cette dernière, tout en trouvant une explication au comportement de sa mère. Pour lui, c’est l’amour maternel qui a poussé sa mère à agir de la sorte.
Cette série vient confirmer l’idée selon laquelle nous devons encourager et accompagner la réalisation de films africains qui sont les plus à mesure d’exposer nos propres réalités.
Très belle pensée
Bonsoir