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Au Mali, la dure vie des épouses de migrants

Le phénomène des migrations date de très longtemps. Nombre d’hommes maliens choisissant de partir loin de leur pays sont mariés et souvent pères d’un ou de plusieurs enfants. Si généralement ils partent avec la promesse de revenir le plus tôt possible, la majorité ne revient plus et mettent leurs épouses dans des conditions difficiles. Un état de fait que dénonce la blogueuse Rokiatou Diakaby.

Tout d’abord, ici au Mali, la majorité des femmes de migrants ne sont pas instruites. Et généralement, leurs maris, en partant, les laissent avec leurs parents. Même si elles ne paient pas de loyer, elles peuvent être confrontées à de nombreuses difficultés, comme des incompréhensions avec les belles sœurs ou beaux-frères. Parfois même avec leurs belles-mères ou leurs beaux-pères.

En vérité, ces femmes sont très souvent exploitées, comme si elles étaient mariées à toute la famille. Elles préparent tous les jours, lavent les habits de tout le monde, font en un mot presque tous les travaux ménagers, pendant que la cour est remplie de grandes filles qui peuvent bien les aider. Dans le souci de préserver leur foyer, elles ne bronchent pas et acceptent. Oumou Keita vit dans cette condition et en souffre énormément : « Depuis que mon mari est allé en France, je suis devenue la bonne à tout faire de ses parents et je n’en peux plus », laisse-t-elle entendre.

Petits boulots

Quand elles font part de cela au mari par téléphone, ce dernier leur demande de se résigner et de s’en remettre à Dieu. Très peu sont ceux qui ont le courage d’appeler leurs parents pour dire la vérité afin que leur femme se fasse respecter. Alors que nombre d’entre eux souffrent là-bas, mais refusent de revenir.

Celles qui vivent seules, avec leurs enfants, sont des fois obligées de gérer des petits commerces pour subvenir aux besoins de leur famille, et payer le loyer si le mari n’envoie pas régulièrement de l’argent. C’est le cas de Bintou Camara, une jeune femme originaire de Kita, qui n’a pas vu son mari depuis huit ans maintenant : « Il m’appelle des fois et me dit à chaque fois qu’il pense toujours à moi et sera là dans peu de temps, explique-t-elle. Je suis restée là à croire en lui jusqu’à aujourd’hui, ça fait huit ans bien comptés qu’il a quitté le Mali. »

Certaines en ont tellement marre qu’elles décident, elles aussi, d’emboîter le pas au mari.

Une vie sexuelle compliquée

Pour ce qui concerne leur vie sexuelle, elles vivent un véritable supplice, car on leur demande de s’abstenir tout le temps que durera l’absence de leur mari. Ce qui est pourtant très compliqué quand on sait que le désir est naturel. Elles se font donc très souvent draguer et finissent par avoir des relations amoureuses en cachette avec d’autres personnes. D’autres raisons, souvent d’ordre financier, peuvent aussi les amener à être infidèles. Mais la faute en revient à qui si le mari qui est censé combler ce vide s’absente durant des années ? Parfois, lorsqu’elles contractent une grossesse, cela devient un motif pour l’homme pour demander tout de suite le divorce.

La solution de certains parents

Souvent, certains parents voyant les nombreuses difficultés que rencontrent leur enfant et le nombre d’années passées sans son mari, trouvent nécessaire de la récupérer et la donner en mariage à un autre homme avant que sa vie ne se complique. Pour celles qui sont juste fiancées, après un certain temps, les parents n’hésitent pas à accepter la cola si toutefois un autre se présente : ils se disent qu’ils ne vont pas laisser leurs filles vieillir sans véritable mariage, à cause de 10 colas envoyées.

Pour ma part, je ne vois pas l’intérêt de prendre une personne en mariage si on sait qu’on n’est pas prêt à rester à ses côtés. Soit vous l’emmenez avec vous, sinon laissez la place à ceux qui restent.

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Les commentaires récents (5)

  1. Tu as tout fait raison dans la mesure où ces femmes sont confrontés à d’énorme problèmes et je soutiens lorsque tu parles de l’envie sexuelle 90% de ces femmes mènent des relations sexuelle en cachette. Bon souvent c’est la faute à certaines parents qui sont matérialiste sans chercher à savoir dans quelle conditions ces gens vivent en Europe

  2. Très chère, vous avez parfaitement faire une observation excellente. Ce n’est plus un phénomène mais plutôt un fait si l’on s’en tien à la définition donnée par Durkheim par à ses concepts. La migration est une réalité; atout ou inconvénient cela dépend de la position dans la quelle on la situe. Maintenant, l’analyse des femmes de migrants qui est responsable? À ce niveau chercher un coupable ou une victime c’est lancer une pierre au soleil. Il y a des pratiques dont les gens essayent de taire. Qu’est-ce que c’est? Bon nombre de filles acceptent de ce marié juste parce que le monsieur est à l’autre bout du monde sachant pertinemment que la sexualité à distance n’est possible. Du coup tout le monde peut être fautif dans cette histoire. Mais une chose reste inconcevable c’est la maltraitance des femmes de migrants. Merci