Le blogueur Jean-Marie Ntahimpera nous parle du roman Les mausolées de sang de l’ancien ministre N’Diaye Bah, qui parle d’un Mali où regnera la paix et le respect entre tous ses citoyens.
« Chacun est libre d’être musulman, chrétien, mécréant et autres et c’est dans l’au-delà que Dieu va trancher. Vouloir se substituer à Dieu, vouloir prendre sa place dans ce monde est la pire des aberrations ». C’est par cette citation attribuée à Ousmane Cherif Madani Haïdara, président de l’actuel Haut-conseil islamique du Mali, que commence le roman Les mausolées de sang de N’Diaye Bah (L’Harmattan, 2018). Le ton est donné.
Le livre est construit autour de l’histoire de Rémi, un métis de père bobo (communauté du Mali) et de mère touarègue. Rémi est chrétien pauvre, mais il se convertit à l’islam plus par nécessité que par choix : un notable musulman lui a promis fortune, femmes et bonheur s’il adopte la religion du Prophète Mahomet (PSL). Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Après avoir adopté l’islam, Rémi, devenu Abdelmadjid, devient le leader djihadiste le plus impitoyable et le plus sanglant du désert saharien.
Les travers de « l’islam rigoriste »
A travers ce livre, N’Diaye Bah dénonce les excès de ce qu’il appelle « l’islam rigoriste », qui fait l’apologie du djihad et de la charia. Il fait dire à un des personnages du roman : « Un musulman ne tue pas un autre musulman dans une terre musulmane. Ceux qui dans leurs prêches incitent au djihad, à l’extermination de leurs prochains finiront par cramer en enfer une couronne de feu autour du cou ». Un autre personnage du roman compare ceux qui sèment la mort et la haine au nom d’Allah avec Hitler, qui voulait éliminer les Juifs au nom d’une prétendue supériorité de la race aryenne.
En même temps, l’auteur défend « les valeurs fondatrices de l’islam dont le socle est la tolérance, l’acceptation des autres religions, la solidarité, l’amour du prochain, l’humilité ». Le livre est donc une invitation à défendre cet islam tolérant qu’on retrouve en Afrique de l’Ouest depuis des siècles.
Ce qui rend Les mausolées de sang agréable à lire, ce sont les morceaux de sagesse et les proverbes qui agrémentent les pages çà et là : « Si le singe se moque du lion, c’est qu’il y a à côté un arbre géant où il peut facilement trouver refuge ». Ou encore : « Quand le baobab s’écroule, les oiseaux devenus sans espoir se dispersent dans tous les sens. »
Ce livre engagé peut être considéré comme le prolongement du parcours politique de son auteur N’Diaye Bah, politicien et plusieurs fois ministre, qui ne cache pas son envie de voir un Mali où règne la paix et le respect entre tous ses citoyens.