Le fleuve Niger traverse la région de Mopti par l’un de ses affluents, le Bani. Il permet ainsi à Mopti d’être parmi les plus grandes régions de pêche du pays. Mais, aujourd’hui, cette activité meurt à petit feu à cause des mauvaises pratiques. La pollution met à mal l’activité de la pêche à Mopti.
La pêche, l’une des principales activités de la région, commence à faire peur aux populations depuis un certain temps. En effet, l’activité est menacée par des pratiques qui polluent le fleuve. Ces pratiques, à long terme, peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur la pêche. Des ordures de plusieurs types, comme les eaux usées ou encore la teinture, sont déversées dans les cours d’eau.
La direction régionale de la pêche a interdit ces pratiques, mais les ordures continuent en grande partie de polluer les eaux du fleuve. « À cause de ces mauvaises pratiques, certaines espèces de poissons sont en voie de disparition dans le fleuve Niger, surtout à Mopti, explique Bocary Guindo, le directeur régional de la pêche de Mopti. Nous savons que le fleuve en souffre, mais on ne sait pas exactement à quel niveau estimer la pollution, car nous n’avons pas d’outils pour quantifier son taux. »
Rareté des poissons
Nous remarquons, depuis un certain temps, que les pêcheurs ne trouvent pas assez de poissons comme il y a quelques années. « Il fut un moment, après la pêche, on ne pesait pas l poisson par kilo, on les vendait par tas, par panier. Mais, actuellement, même les plus petits poissons pêchés sont pesés et à des prix élevés. Cela est dû à la rareté des poissons », témoigne Salah Kayentao, pêcheur à Mopti.
Kayentao ajoute : « Ce qu’on commence à remarquer, lors de la pêche, est la présence des déchets dans les filets. Auparavant, quand on pêchait, on trouvait une quantité abondante de poissons dans les filets à la remontée, mais maintenant c’est le contraire. Ce sont les déchets, sachets et sacs utilisés qu’on trouve très souvent. »
Ce n’est pas seulement les pêcheurs qui souffrent des conséquences de la pollution du fleuve Niger. Les riverains sont également victimes des mauvaises pratiques qui agressent le fleuve Niger. « Les déchets jetés aux abords du fleuve dégagent une odeur fétide. Cette odeur nous empêche de dormir. A un moment donné, les autorités avaient interdit aux populations de jeter des déchets aux abords du fleuve, mais maintenant, tout le monde fait ce qu’il veut, c’est ce qui augmente le degré de pollution du fleuve », déplore Bocar Kanta, riverain à Barigondaga.