Le moins que l’on puisse dire est que l’insécurité gagne du terrain dans notre pays. Toutes les régions administratives du Mali sont infestées. Voyager à travers le pays ne se fait plus sans risque, car des attaques armées peuvent survenir à tout moment.
Les attaques armées continuent. Les populations se font déposséder de leurs biens sur les trajets de voyage. En dehors des grandes villes, aucun signe de la présence de l’État malien n’apparaît. Les trajets laissent entrevoir de grands espaces de forêt où les populations semblent livrées à elles-mêmes.
Beaucoup de voies de liaison entre les différents territoires du pays se rompent. Braquages sur les routes, destruction de ponts, risques d’enlèvements, etc. Ils dévient de plus en plus impossible, pour les Maliens, de relier des zones du pays en toute sécurité.
Ma mère est rentrée de Nioro du Sahel hier soir.
Elle m’a raconté son trajet aller et cela m’a fait froid dans le dos.
Peu après le village de Sebabougou, leur bus a été intercepté par un groupe terroriste se déplaçant à motos et pickups, reconnaissable à leur drapeau noir.
— Dou Niangado 🗯 (@DouNiangado) October 21, 2021
« Il a été dépossédé de tout son argent »
Oumou Dembélé réside à Bamako. Depuis plusieurs années déjà, elle est l’hôte de nombreuses jeunes filles de son village à la recherche du travail d’aide-ménagère. Elles viennent toutes de la région de Sikasso. Et lorsqu’elles sont prêtes à retourner à l’approche de l’hivernage, ces nombreuses jeunes filles ont du mal à rejoindre le village à cause de la situation d’insécurité sur leur trajet de voyage. De plus en plus, les voyages nocturnes ne se font quasiment plus sur le trajet Bamako-Sikasso. C’est ce que nous apprend Yacouba Diarra, un très grand amateur des voyages de nuit sur le tronçon de Sikasso.
Sur le tronçon Kayes-Bamako, monsieur Touré nous relate le cas d’un berger qui était venu vendre son bétail pour la fête de Tabaski à Bamako : « A son retour, sur l’axe de Kéniéba, il a été dépossédé de tout son argent », confie-t-il. Il continue en expliquant que des passagers sont fréquemment sommés d’indiquer le mot de passe de leur compte Orange Money sous peine de subir des maltraitances.
Que dire alors des trajets pour rallier les zones du centre et du nord où des attaques se font régulièrement ? L’armée maliennes, les forces étrangères et les Organisation non gouvernementales, en plus des populations, personne n’y échappe. Ces attaques sont parfois suivies d’enlèvements. Le cas de l’ONG humanitaire Première Urgence , dont deux membres ont été enlevés en juillet dernier entre Diallassagou et Bankass, dans le centre du Mali, en est une parfaite illustration.
#Sikasso: au moins quatre personnes enlevées ce jeudi à #Blendio dans une attaque contre les installations d’une entreprise locale. « Les gens sont inquiets. Depuis hier soir jusqu’à maintenant, nous n’avons vu aucune autorité », affirme cet élu local joint au téléphone. #Mali pic.twitter.com/S4yGXVv5yD
— MIKADO FM 🎧📻🇲🇱 (@mikadofm) October 21, 2021
Alerte maximale
La situation d’insécurité généralisée partout au Mali profite à des hordes de malfaiteurs qui sèment la terreur sur nos routes. Cette situation d’ailleurs asphyxie notre économie, car les échanges commerciaux se trouvent fortement impactés. La crainte pour les populations d’être dépossédées de leurs biens, à tout moment, pèse.
En plus de la guerre sans cesse menée contre des groupes dits djihadistes, il faut que notre État agisse de sorte à ne pas laisser se créer un autre front qu’est le grand banditisme de chemin. Il sera difficile de s’en sortir en se battant sur autant de fronts.
Nos autorités sont vivement interpellées afin de trouver, au plus vite, des solutions à ce problème d’insécurité sur nos routes qui prend incontestablement de l’ampleur.
Vraiment pour voyager d’une région à une autre de nos jours au Mali est très difficile. Personne n’est à l’abri.