Les résultats du premier tour de la présidentielle ont été annoncés jeudi. Comme prédit par tout le monde, il y aura un second tour entre le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, qui ont eu respectivement 41,32% et 17,8%. Pour le blogueur Issouf Koné, ces résultats ne sont pas sérieux.
D’abord, comment est-ce possible qu’IBK ait pu rafler 41% des voix ? Comment est-ce possible, alors que tout le monde sait à quel point sa cote de popularité a chuté comme une avalanche de neige depuis 2013 ? À l’époque, il avait eu 39 % au premier tour, alors qu’il était au sommet de sa popularité. Aucun paramètre ne peut expliquer comment il a pu dépasser ce seuil en 2018.
Ensuite, je ne peux pas prendre ces résultats au sérieux car rien n’a été fait de façon inclusive. C’est bizarre qu’à part l’ORTM, la télévision de l’État, la presse n’ait été autorisée à prendre part à la proclamation des résultats provisoires au ministère de l’administration territoriale. Et nous savons tous que l’ORTM est à la solde d’IBK. Est-ce normal ? Sur la base de quoi peut-on se permettre d’empêcher des journalistes de prendre part à un évènement aussi important pour leur pays, aussi important pour la survie de la démocratie ?
De plus, les réseaux sociaux ont fait l’objet d’une censure toute la semaine depuis le vote jusqu’à la proclamation des résultats, et la radio Renouveau FM a été fermée pour une raison qui ne tient pas debout, cela parce que Ras Bath y avait dénoncé le bourrage des urnes.
Trop d’irrégularités
Pourquoi prendre ces résultats au sérieux quand personne n’ignore le fait que beaucoup d’anomalies ont été constatées dans plusieurs localités du Nord et du Centre? Je prends le cas de Méneka. Là-bas, on nous apprend qu’il y a 24 000 habitants et en même temps 24 000 votants. Comme si dans cette localité, tout le monde est en âge de voter comme les adolescents de moins de 18 ans et les bébés. Soyons sérieux !
Au centre de Doumanzana, les cartes d’électeur étaient déjà là le jour du vote sans que les citoyens aient pu les avoir pour la plupart. Pourquoi ? Qu’ont-ils fait de ces cartes ?
Nous avons également tous vu le témoignage de cette dame qui devait voter au lycée Mamadou Sarr et qui a déclaré que quelqu’un d’autre avait déjà voté à sa place. Nous n’oublions pas les cas d’achat de conscience qui, heureusement, ne marchent pas comme prévu.
Où est la transparence ?
Où est la transparence ? Ces bizarreries sont interminables et les gens les ont dénoncées sans être écoutés comme s’ils prêchaient dans le désert. Vous voulez qu’on accuse qui pour toutes ces « irrégularités » quand on sait que les élections sont organisées par le pouvoir ?
Je ne peux pas garder ma langue dans ma poche quand je vois des comportements antidémocratiques. Pour appeler les choses par leur nom, je pense et je le dire haut et fort à qui veut l’entendre : cette élection, c’est du n’importe quoi. C’est clair qu’IBK veut la gagner par tous les moyens..