Au Mali, l’accès aux réseaux sociaux et à certains sites internet est problématique depuis le 29 juillet, jour du premier tour de l’élection présidentielle. Cette censure pénalise les jeunes Maliens, qui sont de plus en plus nombreux à gagner leur vie grâce à l’Internet, écrit le blogueur Souleymane Sangaré.
C’est devenu une habitude. La censure des réseaux sociaux intervient à chaque fois qu’un évènement majeur se déroule dans le pays : manifestations, procès contre des activistes influents, élections, etc. Ce qui fait mal est que les autorités ne donnent aucune explication.
Certains diront que ces mesures sont justifiées pour éviter la propagande, les rumeurs, ou la proclamation de faux résultats pendant les élections, mais je pense que pour lutter contre ça, on n’a pas besoin de pénaliser tout un pays pendant plusieurs jours.
En ce qui concerne les élections, il faudrait plutôt penser à utiliser les nouvelles technologies pour moderniser le comptage des voix, comme ces pays qui proclament les résultats le jour même de l’élection. Comme ça, ceux qui diffusent les rumeurs n’auraient plus le temps pour ça, et on mettrait fin en même temps au soupçon que quand les pouvoirs tardent à proclamer les élections, c’est qu’ils sont en train de les truquer. Et ne me dites pas que ce n’est pas possible. Si on le veut, on le peut.
Beaucoup de jeunes gagnent leur vie grâce à l’Internet
A part que c’est une atteinte au droit d’expression, les autorités devraient comprendre que quand ils censurent les réseaux sociaux, ils pénalisent beaucoup de jeunes, qui sont de plus en plus nombreux à gagner leur vie grâce à l’Internet. Que ce soit dans le domaine du commerce, du journalisme ou des services, l’Internet est devenu incontournable. Déjà que nous avons un problème avec les couts élevés de la connexion, ce n’est pas la peine d’en rajouter.
Et l’on se demande quel est le rôle de l’Autorité Malienne de Régulation des Télécommunications (AMRTP), qui est une structure censée s’occuper de ces genres d’injustices. Cette agence reste muette comme un cimetière.
Si le gouvernement a de la compassion pour la génération Internet que nous sommes, qu’il arrête la censure une fois pour toutes.