Au Mali l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle (IA) suscite des inquiétudes quant à la propagation des discours de haine en ligne. Cette situation présente des dangers réels pour la cohésion sociale et la paix dans les communautés.
Les dangers associés à la propagation des discours de haine en ligne à travers l’IA sont multiples et impactent directement la société. Les plateformes numériques sont devenues des espaces propices à la diffusion rapide et sans contrôle de contenus nuisibles. Des personnes ou des groupes malveillants utilisent l’IA pour diffuser des faux messages, exacerbant ainsi les tensions préexistantes. Le cas le plus populaire, est un compte YouTube du nom de Chris Yapi. Il parle régulièrement des complots que l’Etat français mène pour dominer le Mali. Malheureusement il est suivi par de nombreuses personnes qui croient en ces informations. Cependant, il n’avance jamais de sources et de preuves.
Discorde et violence
Dans notre contexte malien, marqué par des conflits « locaux », la viralité des discours de haine en ligne peut avoir des conséquences dévastatrices en alimentant les divisions. Sur les groupes WhatsApp, on entend régulièrement des « Deepfakes ». Ce sont des enregistrements audio ou vidéo réalisés grâce à l’IA. Dans ces enregistrements, on peut faire dire à quelqu’un tout ce qu’on veut.
En août 2020, nous avons vu circuler un « deepfake » dont avait été victime Christophe Guilhou, à l’époque ambassadeur de France au Cameroun. Cet élément avait été largement partagé au Mali dans un contexte marqué par des relations tendues en Paris et Bamako. Ce faux enregistrement a été vérifié par plusieurs médias dont Benbere.
Il est crucial de prendre conscience de ces risques et de comprendre que derrière un écran, des individus malveillants peuvent semer la discorde et la violence, nuisant ainsi à la paix sociale que nous cherchons à préserver.
Contrer la désinformation
Pour contrer ces menaces, des mesures préventives doivent être prises. Il est impératif de sensibiliser la population à l’importance de lutter contre les discours de haine en ligne et de promouvoir des comportements respectueux et pacifiques sur Internet. Par exemple, des programmes éducatifs pourraient être mis en place pour enseigner aux jeunes à identifier et à contrer la désinformation ainsi que les discours extrémistes présents sur le Net.
De plus, les autorités maliennes doivent renforcer leur vigilance et leur capacité à surveiller les contenus en ligne, en collaboration avec les plateformes numériques et la société civile. Il est essentiel d’identifier rapidement les discours de haine et de les supprimer afin de limiter leur diffusion néfaste et de prévenir d’éventuels actes de violence. Au niveau international, la coopération entre les gouvernements africains et les acteurs internationaux est essentielle pour lutter efficacement contre la propagation des discours de haine en ligne. Ensemble, nous pouvons développer des normes et des réglementations visant à encadrer l’utilisation de l’IA et à contrer les abus qui en découlent.
La problématique de la propagation des discours de haine au Mali est un défi majeur qui nécessite une action collective et coordonnée. En restant vigilants, en prenant des mesures préventives et en promouvant des comportements respectueux en ligne, nous pouvons contribuer à protéger notre société des effets néfastes de ces discours toxiques.