Depuis plus d’une année, le Mali vit une crise énergétique sans précédent. A Bamako, la capitale qui abrite l’essentiel des activités politiques et économiques, comme à l’intérieur, le sujet domine tous les débats.
La crise énergétique actuelle au Mali constitue un obstacle majeur au développement économique et social du pays. La demande énergétique ne cesse d’augmenter, tandis que la dépendance aux combustibles fossiles et au bois de chauffage persiste. Face à cette situation, le Mali devrait se tourner vers ses ressources naturelles abondantes, telles que l’hydroélectricité, l’énergie solaire, l’énergie éolienne ou la biomasse pour surmonter la crise et relancer son économie.
1. L’énergie hydroélectrique
Le potentiel hydroélectrique du Mali était estimé à 1 150 mégawatts (MW) en 2016 selon un rapport de la direction nationale de l’énergie publié en 2019. Cependant, cette ressource est faiblement exploitée. Hormis les barrages de Sélingué et Manantali, le pays compte peu de réalisations dans ce sens. Alors que le Mali dispose de ressources pour construire des micro barrages, des petites centrales pour répondre aux besoins énergétiques et favoriser la croissance économique locale.
2. L’énergie solaire
Aussi, le Mali dispose d’un important atout en énergie solaire avec un rayonnement moyen de 6 kWh/m2/j pour une durée d’ensoleillement journalier de 7 à 10 heures, selon des données provenant du Centre national d’énergie solaire et des énergies renouvelables.
Des projets d’envergure ont été lancés récemment. S’ils sont réalisés, ils pourraient apporter un début de solution à la crise conjoncturelle. A long terme, il faudrait beaucoup d’investissement pour accompagner la transition énergétique vers les renouvelables.
3. L’éolien
Par ailleurs, le Mali dispose d’un autre atout. Il s’agit de ses vastes plaines qui sont un potentiel éolien non négligeable. Il est évalué à plusieurs gigawatts (GW). Cependant, l’énergie éolienne reste marginale dans le mix énergétique actuel. Des projets pilotes ont été lancés pour évaluer cette ressource, mais des investissements sont nécessaires pour développer des parcs éoliens et les infrastructures de transmission. En exploitant ce potentiel, le Mali pourrait diversifier son approvisionnement énergétique et réduire sa dépendance aux importations de combustibles fossiles.
4. La biomasse
La biomasse, provenant des résidus agricoles, des déchets organiques et des forêts, constitue une ressource précieuse pour le Mali. Le potentiel de bois énergie est évalué à 33 millions d’hectares. En mettant en place des programmes de production de biogaz et de bioénergie, le Mali pourrait non seulement offrir une énergie durable, mais également créer des emplois dans les zones rurales tout en favorisant une gestion responsable des ressources naturelles.
Pour gagner le pari de la transition vers les énergies renouvelables, il faudra une volonté politique affirmée et des investissements conséquents. Mais le jeu en vaut bien la chandelle au regard de la menace des changements climatiques.