Le mois de Ramadan tire à sa fin. Les dix dernières nuits sont consacrées à des prières dans les mosquées, avec une forte amplification à des heures tardives. Les riverains se plaignent.
Depuis quelques jours, le mois de Ramadan a atteint sa vitesse de croisière et connaîtra même son épilogue bientôt. Contrairement aux 20 premiers jours, les prières surérogatoires deviennent intensives et durent entre 1 heure et 4 heures du matin à la mosquée au cours des dix derniers jours.
Appelées Tarawih, ces séances de prières nocturnes ne sont pas réputées que pour leur longue durée. De fait, dans certaines mosquées, le son du micro est mis à fond, suscitant des plaintes de certains voisins, musulmans ou non, mais qui le font sous le boisseau.
Sale temps pour les non musulmans et les malades
« Je suis à une centaine de mètres d’une mosquée à Kalabancoro Adeken, pas loin des sapeurs-pompiers. Je ne suis pas musulman et je n’ai rien contre mes frères de cette religion, mais je me sens perturbé », déclare Sidi Coulibaly, qui ajoute avoir du mal du mal à dormir paisiblement à cause de l’écho des séances de prière des dix dernières nuits.
L’angoisse est au rendez-vous, pour Sidi, à chaque fois que le mois de ramadan approche, à cause de ces séances de prière nocturnes : le supplice va se répéter. Dans plusieurs autres quartiers de Bamako, c’est le même scénario. A cause de ces prières, surtout du son élevé du micro, les dix jours sont les plus redoutés par les malades et les personnes d’autres confessions religieuses, qui habitent très souvent à un jet de pierre des mosquées.
Pour ma part, à chaque fois qu’il m’arrive d’être éveillé à cette heure, mes tympans souffrent tellement qu’automatiquement une compassion pour les malades de mon secteur m’envahit.
Une prière non obligatoire
Aussi, faut-il relever que, d’ailleurs, la prière du Tarawih, bien que recommandée en islam, n’est pas obligatoire. Plusieurs prêcheurs de renom comme l’actuel président du Haut conseil islamique, Cherif Ousmane Madani Haïdara, l’ont déjà rappelé lors de leurs multiples prêches.
Le prophète n’avait pas de micro
Bocary Cissé est étudiant en deuxième année à la section Arabe de la Faculté des lettres, langues et des sciences du langage (FLSL). Lui qui adore cette religion et vante ses mérites n’est, en revanche, pas d’accord avec la manière de faire ces prières : « Du temps du prophète, il n’y avait pas de micro ni de montre, mais les prières se faisaient sans problème. Il faut éviter de faire du tort à autrui ».
Je partage son avis. Je crois que l’islam n’est pas fait pour offenser les autres. Tous les musulmans connaissent les heures de prières et celles-ci peuvent se faire dans la tranquillité, sans que personne ne se sente offensé. Interdire les micros dans les mosquées et autres temples pour ces prières serait vraiment bien à mon avis. Les bénédictions recherchées par les musulmans se multiplieront, puisqu’en le faisant, personne, ni les croyants d’autres confessions, ni les malades ne sera importuné.
C’est évident! Heureusement que les mosquées aux alentours desquelles l’ont bien compris cette année. Pas de micro externe pour relayer partout, mais juste celles internes pour permettre aux fidèles d’aller au même rythme. Merci pour cet article très intéressant. Par ailleurs, on doit également parler de certaines Églises Protestantes dans les voisinages des habitations, qui en font pareilles. Elles doivent tenir compte de la sensibilité des uns et des autres. Merci
Je suis entièrement d’accord avec vous !