A l’appel du Haut conseil islamique du Mali, des centaines de musulmans se sont rassemblés à la grande mosquée de Bamako, le mercredi 28 octobre, pour exprimer leur mécontentement contre les caricatures du prophète.
« Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent ». Ces mots prononcés par Emmanuel Macron le 21 octobre, lors de l’hommage national rendu à Samuel Paty, ne sont pas passés inaperçus et ont entrainé une vague d’indignation dans le monde musulman. Recep Tayyip Erdogan, le président turc, et allé jusqu’à mettre en doute la « santé mentale » du président français.
Au Mali, des centaines de fidèles se sont rassemblés mercredi à la grande mosquée de Bamako, à l’appel du Haut conseil islamique du Mali, la faitière des associations musulmanes du pays. Plusieurs figures musulmanes étaient présentes. Des banderoles hostiles à la France ou caricaturant le président Emmanuel Macron étaient visibles dans l’enceinte de la mosquée.
« Une religion de paix, de respect envers tout le monde »
Selon ce fidèle, que nous avons interrogé, « insulter la religion musulmane et le prophète » ne relève pas de la liberté d’expression, mais « revient plutôt à alimenter une culture de la haine ». L’imam Amadou Traoré de Sebenicoro, qui a pris la parole en premier, a exhorter tous les musulmans à se mobiliser contre la caricature du prophète. « Caricaturer le prophète, c’est insulter tous les musulmans du monde », a-t-il déclaré.
Connu pour ses positions tranchantes, l’imam Mahi Ouattara a tenu à rappeler ce qu’il appelle « les vertus de la religion musulmane », qu’il présente comme « une religion de paix, de respect envers tout le monde ». Lorsque le 1er vice-président du Haut conseil islamique a pris la parole, l’imam Ousmane Traoré, des banderoles ont été agitées : « Stop à la provocation, sinon il y aura pire », « Macron 00/20 », « A bas la France ».
« Ne cassez rien, ne brûlez rien »
Traoré a abondé presque dans le même sens que ses prédécesseurs, invitant les fidèles à ne pas céder face à ceux qui « offensent l’islam» : « Quel que soit ton rang social, tu ne peux pas offenser le prophète, et il est incommensurable à tout autre être. »
La dernière intervention a été celle de l’imam Mahamoud Dicko, qui a tenté de calmer les fidèles scandant « A bas la France ! ». « Ils veulent éliminer notre religion, mais ils périront tous et la religion musulmane demeurera éternellement », a laissé entendre l’imam de Badalabougou. Avant de demander au public de ne pas céder à la colère et à la provocation : « Ne cassez rien, ne brûlez rien et que chacun rentre chez lui tranquillement. »