Le signalement des contenus abusifs sur les réseaux sociaux : un outil crucial mais méconnu au Mali
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Le signalement des contenus abusifs sur les réseaux sociaux : un outil crucial mais méconnu au Mali

Les contenus abusifs tels que le cyberharcèlement, les discours de haine et les insultes se multiplient sur les réseaux sociaux, laissant de nombreuses victimes démunies. Pourtant, chacun d’entre nous peut contribuer à un espace en ligne plus sûr en signalant ces comportements toxiques.

Selon une enquête d’U-Report réalisée en 2019 auprès de 5 829 personnes, de nombreux jeunes Maliens ont déclaré avoir été victimes de violence en ligne. L’utilisation croissante des réseaux sociaux au Mali offre une plateforme d’expression, mais aussi un terrain propice aux abus.

Les témoignages indiquent que ces comportements touchent particulièrement les jeunes et les femmes, souvent les cibles les plus vulnérables. Dans ce contexte, signaler les contenus problématiques n’est pas seulement une mesure préventive, mais un acte de solidarité et un devoir citoyen.

Des gestes simples pour soutenir les victimes

Face à ces abus, le silence n’est pas une option. Ignorer les comportements abusifs, c’est laisser les harceleurs agir en toute impunité. Chaque utilisateur a la responsabilité de contribuer à la sécurité de l’espace numérique. En signalant un contenu abusif, nous aidons non seulement la victime, mais nous participons à assainir l’environnement en ligne pour tous.

Bien que des plateformes comme Facebook, X et TikTok proposent des outils de signalement pour détecter et supprimer les contenus abusifs, ces fonctionnalités restent largement sous-utilisées au Mali. Selon Facebook, environ 9,2 millions de contenus liés au harcèlement et à l’intimidation ont été supprimés au troisième trimestre 2021 grâce aux signalements. Pourtant, au Mali, peu d’internautes comprennent l’importance de ces options.

Parmi une vingtaine de personnes interrogées par Benbere, seuls deux signalent régulièrement les contenus problématiques. Moustaph, community manager, explique : « J’ai l’habitude de signaler les messages de haine ou des fake news, surtout sur TikTok. Je pense que ce réflexe est lié à mon métier, car la plupart des internautes maliens ne le font pas. »

Pour la majorité, le signalement semble peu utile. Awa, 28 ans, préfère ignorer les contenus abusifs : « Je sais qu’il y a une option pour signaler, mais je ne suis pas sûre que ça change grand-chose. Même quand tu signales, le contenu reste souvent en ligne ». Mariam, 23 ans, connaît les options de signalement, mais les utilise rarement : « Je sais que c’est possible, mais je ne pense pas que ça fasse une réelle différence. Je le fais surtout quand des amis se font pirater leur compte. »

Comment signaler les abus sur les principales plateformes ?

Pour signaler un abus sur les réseaux sociaux, les démarches sont simples. Sur Facebook, cliquez sur les trois points en haut à droite d’une publication ou d’un commentaire, puis sélectionnez « Trouver de l’aide ou signaler une publication » pour préciser l’abus.

Sur X (anciennement Twitter), cliquez sur les trois points à côté d’un tweet, puis sélectionnez « Signaler le tweet » pour indiquer la raison de votre signalement. Il est également possible de bloquer un utilisateur via l’option « Bloquer l’utilisateur ».

Sur WhatsApp, pour signaler ou bloquer un contact, ouvrez la conversation, cliquez sur le nom du contact, puis choisissez « Signaler le contact » ou « Bloquer ». Sur YouTube, utilisez les trois points à côté de la vidéo pour « Signaler » un contenu inapproprié ou accédez à la chaîne d’un utilisateur pour le bloquer.

Ces outils de signalement, essentiels pour lutter contre les abus en ligne, restent souvent méconnus des internautes maliens. Leur utilisation est cruciale pour créer un espace numérique plus sûr, et les guides des différentes plateformes peuvent en faciliter la découverte.

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