Dans la banlieue de Bamako, plus précisément à Lafiabougou Taliko, la Covid-19 était vue par certains comme un moyen pour le gouvernement de se faire de l’argent. Pour d’autres, une stratégie pour les autorités mais surtout pour les médecins pour se remplir les poches. Mais le vaccin anti-Covid a des adeptes tout de même.
Cet article a d’abord été publié dans le journal Mali Tribune.
Au fils du temps, beaucoup se sont rendus compte que la pandémie est une réalité. Le Centre de santé communautaire (CSCom) de Taliko a même reçu des doses de vaccins anti-Covid. « On a reçu les vaccins. Les gens viennent se faire faire vacciner. Souvent, nos équipes se déplacent pour faire le rappel à domicile. A chaque fois nos vaccins finissent, c’est le Centre de santé de référence (CSRef) de Lafiabougou qui nous ravitaille », confie Adama Samaké, major au CSCom de Taliko. Il s’est fait vacciner lui-même et a même fait son rappel. Au début, ajoute-t-il, la population était réticente.
Mahamadou Traoré, chef du village de Taliko, affirme qu’il s’est fait vacciner et incite toute la population de Taliko à en faire autant. « Honnêtement, poursuit le chef du village, je n’ai jamais entendu ou vu quelqu’un testé positif ici. Néanmoins, par mesure de prudence, je lance un appel vibrant à tout le monde à aller se faire vacciner ».
Mesures barrières
Au sein de la population, beaucoup de personnes disent sans ambages qu’ils n’hésiteront pas à se faire vacciner, conscients que la Covid-19 est une réalité et qu’il faut respecter les mesures barrières. Mais les tranches d’âge les plus exposées avaient clairement été identifiées en plus du personnel soignant. Au début du mois de mars, près de 400 000 doses de vaccin sont arrivées au Mali.
Il reste que les efforts de lutte contre la pandémie, y compris à travers la vaccination, sont en butte aux rumeurs et fake news diffusées notamment sur les réseaux sociaux. Celles-ci aiguisent la réticence d’une partie de la population, selon Coulibaly Fatoumata Sissoko, ménagère, qui a reçu le vaccin et incite tout le monde à le faire. Parmi les plus réticents, Mamady Keïta, enseignant, qui dit ne pas faire confiance. Pour lui, les autorités devraient être vaccinées en premier lieu, en commençant par le président de transition pour montrer l’exemple.
- « Cet article est publié avec le soutien de JDH – Journalistes pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada »