Au Niger, le ministre des Finances se serait fondu en larmes après une demande d’explication par la junte militaire sur la gestion de certaines ressources. Faux, la vidéo présentée comme preuve date de 2021 et montre plutôt l’ancien ministre de la Justice du Niger Marou Amadou (2011-2021).
Une ancienne vidéo de l’ancien ministre de la Justice du Niger, sous la présidence de Mahamadou Issoufou, Marou Amadou, est devenue virale sur les réseaux sociaux. Dans cette séquence d’une durée de 30 secondes, on aperçoit un homme habillé en boubou avec une écharpe verte au coude en larmes devant un micro.
Ce compte Twitter, suivi par 72 000 followers, affirme qu’il s’agit du ministre nigérien des Finances qui a été sommé de rendre l’argent volé.
« Le ministre des Finances de la République du Niger a reçu 48 heures des putschistes pour rendre compte de l’argent volé au peuple nigérien sous peine d’être exécuté par un peloton d’exécution. Nous sommes de retour à la case départ ! (Sic) », peut-on lire dans le tweet traduit de l’anglais.
Le post a reçu plus de 3 200 retweets et plus de 5 800 likes au moment de la rédaction de cet article.
Une ancienne vidéo de 2021
BenbereVerif a cherché à avoir plus d’informations sur la vidéo en faisant des captures d’écran. La recherche inversée des captures d’écran avec l’outil Google Lens nous a permis de retrouver les anciennes publications de la vidéo qui datent du mois de décembre 2021. Comme on peut le constater dans cette publication de la page Facebook de l’oeil Nigérien. Marou Amadou fut ministre de la Justice du Niger de 2011 à 2021. En décembre 2021, il a été nommé ambassadeur du Niger en Ethiopie. La page Facebook explique que l’ancien ministre de la Justice du Niger, sous la présidence de Mahamadou Issoufou, était en larmes en reconnaissance de tout ce que ce dernier lui avait donné. D’autres pages Facebook donnent la même explication, comme ici. Donc, aucun lien avec le ministre des Finances de Mohamed Bazoum, Ahmat Jidoud, qui a été nommé en avril 2021.
Cette ancienne vidéo de 2021 est hors contexte et n’a pas de lien avec les évènements récents qui secouent le Niger depuis le 26 juillet 2023. A cette date, la Garde présidentielle a arrêté le président du Niger, Mohamed Bazoum, pour renverser son pouvoir. À l’issue de ce coup d’état, le général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle, a été désigné président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), chef de l’Etat.
