Attention, cette vidéo d’une voie ferrée endommagée par les eaux de pluie n’est pas du Mali
#Benbereverif: non, les opposants maliens n’ont pas été menacés de sanction par l’ONU
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Sur Facebook, des internautes prétendent que l’ONU envisagerait des sanctions contre des personnalités de la contestation en cours au Mali. C’est faux.

La crise socio-politique bat son plein au Mali. L’opposition, constituée de leaders religieux, d’associations et de partis politiques accentue la pression sur le régime et exige la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta. 

Tout est parti de cette publication de Saïd Penda, ancien journaliste à la radio BBC (British Broadcasting Corporation). Nous l’avons sollicité à plusieurs reprises pour en savoir plus, mais il n’a pas souhaité répondre. Dans un post partagé des dizaines de fois, il écrit : « L’ONU envisagerait des sanctions contre les responsables de l’opposition malienne. Selon les sources au sein de l’ONU à New York, plusieurs membres du Conseil de sécurité poussent le comité des sanctions sur le Mali à prendre des mesures contre les responsables de l’opposition, accusés de vouloir provoquer un changement anticonstitutionnel de régime. »

Sa publication, reprise sur des pages Facebook maliennes proches du pouvoir, va jusqu’à donner des noms : « L’imam Mahmoud Dicko, Modibo Sidibé, Me Mountaga Tall, Choguel Maïga, Mme Sy Kadiatou Sow, Cheik Oumar Sissoko, le Général Moussa Sinko Coulibaly. » Les sanctions envisagées, estime l’auteur, sont l’interdiction de voyager et le gel des avoirs à l’étranger.

L’ONU envisagerait des sanctions contre les responsables de l’opposition malienne.
Selon mes sources au siège de l’ONU…

Publiée par Said Penda sur Mardi 16 juin 2020

C’est faux. L’ONU n’a jamais entrepris une telle démarche. Car le régime de sanctions de l’ONU pour le Mali, instauré en 2017 à travers la résolution 2374 du Conseil de sécurité, se focalise exclusivement sur les signataires de l’accord inter-malien issu du processus d’Alger. « Le Groupe d’experts sur le Mali n’est pas là pour cibler les personnalités politiques maliennes qui n’ont aucun rôle dans la mise en œuvre de l’accord issu du processus d’Alger », a démenti le coordinateur du Groupe d’experts sur le Mali, Albert K. Barume, au micro de nos confrères de Mikado FM

« Ça ne fait pas partie du mandat du Groupe d’experts tel qu’il est défini par la résolution 2374 du Conseil de sécurité de l’ONU, a ajouté M. Barume. On n’a pas un mandat général et extensible comme de nombreux groupes d’experts dans d’autres pays. Le nôtre est circonscrit. »

BenbereVerif a également contacté le porte-parole de la mission onusienne au Mali (Minusma), Olivier Salgado, qui a formellement réfuté toute implication de l’ONU dans cette crise. Il a reconnu que le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, a rencontré les protagonistes de la crise politique en présence d’autres organisations comme la CEDEAO et l’Union africaine « dans le cadre du mandat de bons offices du chef de la mission. »

Nous avons approché aussi des personnalités dont le nom figure sur la supposée liste de sanctions. Elles ne sont pas au courant et n’en ont pas été informées.

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