Un diaporama sonore, fait avec des photos de l’écrivain et philosophe français Bernard-Henri Lévy, dit « BHL », circule sur les réseaux sociaux maliens. Ces photos sont présentées comme une preuve du soutien français aux « djihadistes ». Les clichés, qui datent de 2007 au Darfour (Soudan), sont tous sortis de leur contexte.
Le son a été traduit dans plusieurs langues locales et transféré de nombreuses fois. La vidéo dure trois minutes et cinq secondes. On peut entendre une voie robotisée dire en substance : « Regardez ce français, vous l’avez bien vu ? Regardez le même français au milieu des djihadistes. Regardez le même français avec Emmanuel Macron, vous l’avez vu ? Regardez-le avec les généraux de l’armée française, c’est lui qui fournit l’arme aux djihadistes. C’est lui qui donne toujours la position de l’armée malienne […] »
Le son est accompagné de photographies de BHL, qui défilent, et on voit le philosophe en compagnie d’hommes en uniformes militaires sur certaines et avec le président français Emmanuel Macron sur une autre.
Hors contexte
Ces images ne prouvent en rien l’implication de Bernard-Henri Lévy dans la crise sécuritaire malienne. A l’aide des outils de recherche inversée, on se rend compte que ces photos sont, pour la plupart, tirées d’un album mis en ligne en 2019 par L’Obs, un magazine français. Sur le site, vous pouvez voir la source de chacune d’elles. Elles avaient aussi été publiées sur le compte Twitter de BHL, selon le site de L’Obs.
Celle montrant l’écrivain en t-shirt au milieu d’hommes lourdement armés a été prise au Darfour (Soudan), en mars 2007. BHL « parle avec le commandant Tarrada de l’Armée de libération du Soudan (ALS) et ses soldats », indique cette légende toujours sur le site de L’Obs.
Le site malien de vérification des faits Lejalon.com a également démenti le contexte prêté à ces clichés, qui circulent sur la toile malienne. L’article de nos confrères est disponible ici tout comme celui des Observateurs de France 24.
En conclusion
Ces photos, bien que montrant BHL sur des théâtres de conflits, n’ont pas été prises au Mali. Elles datent, pour la plupart, de plusieurs années avant même le début de la crise sécuritaire de 2012.