Comprendre la dette publique du Burkina Faso
Non, l’AES n’est pas invitée à Washington
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Une publication qui circule sur les réseaux sociaux prétend que les dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) font partie des chefs d’États invités par Donald Trump à la rencontre du 9 au 11 juillet 2025 à Washington. C’est faux.

Le 2 juillet, la page X @DelphineSankara, connue pour relayer régulièrement de la désinformation, a publié un post affirmant que le président américain Donald Trump « écarte la Côte d’Ivoire🇨🇮 du sommet  » États-Unis🇺🇸– Afrique  » qui se tiendra du 9 au 11 juillet 2025 à #Washington. » Selon cette publication, le président ivoirien Alassane Ouattara n’aurait pas été invité en raison de l’« exclusion de plusieurs opposants à l’élection présidentielle d’octobre 2025 et les velléités de #ADO à vouloir faire un 4 ème mandat ».

Le post, vu plus de 9 000 fois, indique également que « plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest sont invités, dont [ceux de ] l’AES ». Une version similaire circule sur Facebook, via la page « Souley DeParis B-52 » cumulant plus de 1 700 commentaires et 650 partages, bien que cette version ne mentionne pas l’AES.

Ni l’AES, ni la Côte d’Ivoire

Une vérification menée par BenbereVerif contredit ces affirmations. Selon des informations publiées par Africa Intelligence, le 2 juillet, et confirmées par plusieurs médias, aucun président des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Mali, le Niger et le Burkina Faso – ne figure parmi les invités. Le président Trump réunira à Washington cinq chefs d’État africains : ceux du Gabon, de la Guinée-Bissau, du Liberia, de la Mauritanie et du Sénégal pour discuter des « opportunités commerciales », comme le rapporte Reuters.

Contrairement aux affirmations relayées en ligne, BenbereVerif n’a trouvé aucune déclaration officielle des autorités américaines  faisant le lien entre l’absence du président Alassane Ouattara à la rencontre de Washington avec les élections prévues en Côte d’Ivoire en octobre 2025.

Lors d’une visite à Abidjan le 15 mai, Troy Fitrell, haut diplomate américain, a déclaré que l’approche de l’administration Trump envers l’Afrique se fondait désormais sur les échanges commerciaux, et non sur l’aide au développement. « Tout est en train de changer sous l’administration Trump. Nous ne considérons plus l’Afrique comme un continent qui a besoin d’aide, mais comme un partenaire commercial compétent. (…) Parce que l’aide implique un donateur et un bénéficiaire, alors que le commerce est un échange entre égaux», a-t-il déclaré (cité par Le Monde). Ce positionnement a été réaffirmé par le Secrétaire d’État Marco Rubio dans un communiqué début juillet.

Selon le site Sika Finance, les cinq pays invités par Donald Trump sont des pays « considérés comme stables, diplomatiquement conciliants, et disposés à nouer des accords économiques rapides ».

Pour rappel, l’administration Trump a supprimé 83% des programmes de l’agence de développement USAID, ce qui a mis fin à de nombreux projets financés par cette agence sur le continent.

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