Dans notre société, lorsque l’homme commet l’adultère, c’est un non-événement. Par contre, si c’est la femme, c’est impardonnable. La blogueuse Nafmalook crie au deux poids, deux mesures.
Il y a quelques jours, éclatait sur les réseaux sociaux un scandale impliquant un homme politique, qui aurait surpris sa femme avec un autre homme. Sur la toile, çà et là, c’est la femme que tous ou presque accusaient. Pire, la femme et son prétendu amant ont été écroués à la gendarmerie de Banankabougou.
Quand le scandale a éclaté au grand jour, une vague de réactions a fusé de part et d’autre pour incriminer la femme. A l’entendement de tous ces « gardiens de la morale », une femme adultère n’a pas sa place dans la société. Elle est une honte. Loin de moi l’idée de défendre cette dame. Mais, des questions me taraudent l’esprit. Pourquoi dans une société à dominante religieuse, comme le Mali, l’infidélité d’un sexe est pardonné, tandis que celle l’autre est considérée comme un crime ? Pourquoi quand c’est un homme ça passe plus facilement ?
L’homme excusé
Depuis le bas âge on nous apprend un adage : « Diè kagni Saka la Ni Ba Yé », autrement dit « Il sied mieux au mouton d’être blanc qu’à la chèvre ». Cet adage laisse comprendre que certains comportements sont préférables ou même autorisés chez l’homme, alors qu’ils sont interdits à la femme. Donc, la femme est condamnée à se tenir tranquille et supporter son mari infidèle.
Dans La coupable, une nouvelle du recueil Destins de femmes, l’écrivaine Salimata Togora est on ne peut plus claire : « Le caractère inéluctable de l’infidélité masculine m’échappait encore. Je ne voyais pas la nuance. Il fallait préciser : l’adultère des femmes est impardonnable mais celui des hommes est bien excusable. Ils sont si faibles, nos pauvres hommes. »
Ma voisine Antou est allée se plaindre chez ses parents lorsqu’elle a surpris son mari Abou avec une autre femme. Leur réponse est sans équivoque : « Ils sont tous les mêmes, ma fille. C’est dans leur sang et il sera difficile d’avoir sur cette terre un mari fidèle. Retourne dans ton foyer. Les hommes sont tous pareils ».
La femme blâmée
A Bamako, une femme s’est au contraire faite lyncher parce qu’elle aurait commis l’adultère. On se dit finalement que l’adultère est un privilège pour l’homme et un sacrilège pour la femme.
Le Code des personnes et de la famille du Mali considère l’adultère comme une cause de divorce, et le Code pénal, dans son article 231, précise la peine encourue : « Sera punie d’un emprisonnement de 1 à 6 mois et d’une amende de 20000 à 100000 FCFA toute personne qui commet un adultère ».
Dans les religions surtout monothéistes, comme l’islam, personne n’est épargné : « La femme et l’homme adultères, flagellez chacun d’eux de cent coups de fouet. Et qu’aucune compassion ne vous prenne à leur égard. Enfin, que soit témoin de leur châtiment un groupe parmi les croyants » (sourate An Noor-24-2).
Changement de mentalité
Le chemin est long, mais nous devons changer de mentalité. On ne peut pas continuer à faire croire à l’homme qu’il ne va lui rien arriver s’il commet l’adultère. On dira que la femme doit tout compte fait supporter. La femme n’est pas un objet. Dès le bas âge, on doit faire comprendre à chacun que l’autre mérite aussi respect. Autrement, on ne peut plus parler de vie de couple.
Dans un pays où la majorité de la population est musulmane, la religion nous donne la possibilité de prendre jusqu’à 4 femmes.
Même si la majorité ne le fait pas, beaucoup de femmes commettent aussi l’adultère parce que leurs maris l’ont fait : « S’il peut voir une autre femme dehors, cela veut dire que j’ai aussi le droit de voir autant d’hommes que je veux. Il ne vaut pas mieux que moi. S’il veut diversifier le plaisir, pourquoi pas moi » s’emporte Maïta, mariée depuis 5 ans, mais qui doit supporter chaque nuit les retours tardifs de son mari à la maison.
Juste un rappel sur le verset qu’elle vient d’évoquer celui ci ne concerne que la fornication mais si tu commet l’adultère vous devez être mis à mort c’est différent voici la loi d’Allah. Barakallahu feek
C’est simple à comprendre, la femme est le pilier moral de notre société. Plus elle est moralement bien élevé mieux la société va.