Au Mali, on oblige souvent une femme qui perd son mari d’épouser le frère du défunt ou un autre membre de la famille. Cette pratique appelée « lévirat » est rétrograde, puisqu’elle considère une femme comme un bien qu’on peut hériter, écrit la blogueuse Sadya Touré.
J’ai vu des femmes dont l’équilibre a été chamboulée parce qu’on les a obligées d’épouser un membre de la famille après la mort de leurs maris. La famille prend la décision pour la veuve sans se concerter avec elle, sans savoir si elle a fait ou non son deuil. Son avis, ses sentiments, les promesses possibles entre elle et son défunt mari, les sentiments de ses enfants : tout cela n’est pas pris en compte.
La situation devient aussi compliquée pour la première femme de l’homme qui épouse la veuve. Elle se voit imposer pour coépouse sa belle-sœur. Même si les deux femmes s’entendaient bien avant, la méfiance, la haine, les insultes et même la violence deviennent la règle comme dans beaucoup de familles polygames.
Pire que la polygamie
Les suivants sur la liste de ceux qui doivent souffrir de cette situation sont les enfants des deux femmes, qui étaient des cousins, mais qui seront maintenant sous la responsabilité du même père. Ils vont souvent devenir des ennemis, chacun réagissant à la souffrance de sa maman. Sur ce point, le lévirat est même pire que la polygamie telle qu’on la connaît.
C’est vrai qu’officiellement, le lévirat part de bonnes intentions : trouver dans la famille un homme qui prendra soin de la femme et des enfants du défunt. Mais ce qu’on oublie souvent, c’est qu’une femme n’a pas toujours besoin d’un homme pour subvenir à ses besoins. Et si les enfants du défunt ont besoin d’assistance, la famille sait qu’elle a la responsabilité de les soutenir, et cette générosité ne doit être conditionnée par le mariage de la veuve. La preuve en est que dans les pays qui n’acceptent pas la polygamie, les veuves parviennent à s’en sortir sans être obligées d’épouser qui que ce soit. Et si elles veulent se remarier, c’est à elles seules de choisir qui elles veulent épouser, et pas nécessairement dans la famille du mari défunt.
Le problème est que dans notre société, la femme est considérée comme un bien de la famille, dont on peut disposer comme on veut. Cette mentalité d’un autre âge doit changer. La femme est une personne douée de raison, qui a des sentiments, et il faut la laisser décider elle-même ce qu’elle veut faire de sa vie après la mort de son mari.
Non, ne dites pas » au Mali… » mais dans certaines localités au Mali. Puisque, Ce n’est pas partout. Au contraire chez moi dans la région de Segou, cercle de Macina, c’est en général la femme qui préfère qu’un des frères de son mari l’a prenne pour épouse. Elle font cela pour deux raisons: 1) Si elle a des enfants, ceux ci ne ressentiront pas de haine envers leur nouveau papa qui n’est autre qu’un membre de la famille. 2) Cela est une fierté pour la veuve. Les gens diront qu’elle est tellement une bonne femme que la famille a décidé de ne pas la laisser partir.
NB: Dans certains cas, celui d’un de mes grands frères, la veuve a tout fait personne ne voulait d’elle. Elle était humilié parcequ’elle était méchante avec notre frère. Finalement, elle a épousé un autre homme dans un autre village. Personne ne s’y est opposé.
J’en connais un autre cas, celle d’une de mes soeurs, aucun frère de son défunt mari ne voulait d’elle. C’est quelqu’un d’un autre quartier qui l’a épousé. Ce n’était pas un bon signe pour nous parents. Elle était humilié.
En Afrique, nos ancêtres n’ont pas instauré des règles pour rien, c’est à partir d’expériences vécus. Ils étaient plus intelligents que nous. L’islam et la colonisation ont trouvé que nous étions bien civilisé ici.
Rien n’était fait au hasard. Chaque communauté avait ses règles. Mais, les nouveaux livres et films produits par les Africains ne font que bafouer nos cultures. À quelles fins?
J’en veux à Souleymane Cissé dans son films « Ba et Batrou », le rôle de Kanssaye est un sabotage. Pareilles pour nos écrivains, ils ne cherchent pas loin, ils se cramponnent sur une communauté et décrivent toute l’Afrique, c’est déplorable.
C’était ma contribution, Sadya Toure.
Triste réalité, ce qui l’est également c’est le fait que ça soit tellement mal vu que la veuve veuille se remarier et refaire sa vie. A défaut d’être ‘prise’ par un frère de son défunt mari, on voudrait qu’elle reste dans cet état de veuvage toute sa vie alors qu’on insiste tellement dans la situation inverse que le veuf refasse sa vie.
Bref ceci est un autre débat.
Très bon article, félicitations. L’émancipation des maliennes est douteuse, il est vrai. Il faut que cela se sache.
Je partage vraiment tin avis.
La femme n’est pas un objet un humain comme toute autre personne.
Je pense qu’il est revient à la femme d’accepter ou non.
Si votre voix peut être porter loin, elle changera beaucoup de choses.
e n