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Au Mali, le slam pour « un meilleur avenir »

Le slam, à ses débuts aux Etats-Unis, visait juste à raconter une histoire afin de divertir les esprits pendant quelques instants. Aujourd’hui, il tient lieu de tribune où les slameurs maliens, dans un style libre, déclament leurs textes afin de décrire une histoire ou dénoncer les tares de la société, écrit le blogueur Elhadj Dicko.

Le rap, d’après ses origines, visait à dénoncer les maux de la société dans un style particulier.  Mais le rap malien, à en croire les témoignages, ne se situe plus dans cette dynamique tandis que le slam occupe de plus en plus de place dans le cœur de la jeunesse malienne.

Désormais, cette nouvelle façon de s’exprimer commence à retentir sur la scène juvénile malienne. Le slam, dans un langage agencé, rythmé, touche les cœurs en disant haut ce que les gens taisent ou mettent sous le boisseau. Aujourd’hui, au Mali, l’immoralité et la corruption sont devenues les reines de l’arène sociale et politique. Faire du slam, c’est donner vie à son poème avec sa voix. Écouter un slam, c’est vivre le texte du slameur. « Le slam est une merveille »

C’est ainsi que le slam s’est érigé en véritable dénonciateur des maux de la société malienne depuis quelques temps. « Le slam est une merveille. Depuis que je l’ai découvert, j’écoute très peu de rap car les rappeurs maliens qui sont toujours sur le droit chemin se comptent sur le bout des doigts », témoigne Ali Keita, un jeune étudiant rencontré sur la colline de Badalabougou (université). Il y a d’ailleurs un festival dedié au slam dénommé festival international d’humour et de slam (FIHS), qui se tient chaque année à Bamako.*

Le slam, un moyen de lutte contre le mal

Avec l’irruption de certains phénomènes tel que le terrorisme, les slameurs veulent, à travers leur plume, dire au monde entier que rien n’est plus beau que des personnes de religions différentes qui vivent ensemble. Les slameurs veulent aussi dire au monde entier de continuer à sourire, au jour suivant chaque attaque terroriste. Dénoncer les maux de la société, c’est aussi prêcher la tolérance. Comme je l’ai fait à travers un de mes textes :

« Je rêve d’un Mali où les Maliens ne verseront plus de sang ;

Mais plutôt des larmes devant la montée des couleurs en rang ;

Je rêve d’un Mali où le favoritisme, le clanisme, le présidentialisme seront tous des vieux souvenirs

Je rêve enfin d’un Mali où les regards seront tournés vers un meilleur avenir.

Ils ont pillé mon Maliba

Et ils veulent que je parle tout bas… »

Former à l’art du slam

C’est pour cela que le slameur est un pacifiste. Au Mali, des jeunes slameurs se sont organisés en associations pour former d’autres personnes à l’art du slam, mais aussi pour avoir plus de poids et de légitimité dans la société malienne. Notons, parmi ces associations, Slam Agoratoire et Jeuness’Arts.

Le rap peut bien jouer ce rôle mais les rappeurs maliens, hormis quelques-uns comme Mylmo ou encore Master Soumy, ont d’autres objectifs. Le rap malien tend à faire de la génération actuelle une génération pervertie, sans ambition. Le slam, quant à lui, depuis sa présence au Mali, poursuit sa quête d’une société équitable, paisible et pleine de joie.

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