Apprendre l’anglais au Ghana (3) : la vie de bâton de chaise de certaines étudiantes
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Apprendre l’anglais au Ghana (3) : la vie de bâton de chaise de certaines étudiantes

Apprendre l’anglais au Ghana : l’envers du décor (3). Venues au Ghana pour un séjour linguistique, certaines jeunes étudiantes changent et se permettent tout ce que leurs parents leur interdisaient au pays. D’autres vont jusqu’à mener une vie de bâton de chaise…

Au Ghana, dans le petit monde des étudiants venus apprendre l’anglais, il y a celles qui rêvent de parler la langue et revenir au pays, et celles qui caressent l’espoir de tomber sur le prince charmant. C’est le cas d’Aminata, malienne et gestionnaire de formation. « Si je tombe sur un homme, qui envisage son futur avec moi, je fonce. Mon petit ami actuel n’est pas sérieux, moi-même je sais qu’il ne va pas m’épouser », confie-t-elle dans le car en partance pour la capitale de la Côte de l’or. Comme elle l’avait prédit, un mois après son arrivée au Ghana, elle apprend à travers les réseaux sociaux que son petit ami a épousé une autre fille. 

Il n’y a pas que ça, bien sûr. Les conditions d’études sont particulièrement dures, et pour tirer leur épingle du jeu, certaines étudiantes songent à se trouver des hommes capables de les aider financièrement durant le cursus, et voient en cette opportunité leur liberté acquise. « Je compte aménager avec mon petit ami dans une semaine, il a les moyens de subvenir à mes besoins et cela me fera moins de dépenses », me lance Adiara tout en soulignant que cela aurait de lourdes conséquences si ses parents venaient à l’apprendre.

Changement d’attitude

 À en croire Issiaka. B., Tchadien, beaucoup de jeunes filles veulent avoir les mêmes commodités qu’elles avaient au pays voire plus. C’est ce qui les pousse souvent à vivre une vie que leurs parents n’apprécieraient pas. « Je n’accepterai jamais que ma fille voyage pour les études, ce sera juste pour bafouer la dignité de ma famille. », estime-t-il. « Une fois ici, certaines filles passent leur temps dehors, leur habillement se dégrade, beaucoup d’entre elles bafouent leur dignité pour de l’argent ici. Elles transforment souvent leur logement en chambre de passe. », ajoute Mohamoud C., étudiant guinéen, déplorant quant à lui le changement d’attitude de certaines jeunes filles.

Par ailleurs, il y a des dames comme Amélie qui collectionnent les numéros des filles et coordonnent les rendez-vous avec des hommes. Les jeunes filles qui acceptent sont récompensées selon les services rendus. Annie et son amie ont échappé belle une fois, après avoir accepté de se rendre au rendez-vous d’inconnus juste parce qu’ils ont dit qu’ils connaissaient la nommée Amélie : « Après avoir bu, ils nous ont proposé d’aller dans un hôtel. Nous avons refusé, l’autre fille qui était avec eux leur a proposé d’appeler ses copines comme nous n’étions pas intéressées tout en nous larguantOn ignorait que cette rencontre devait se terminer dans une chambre d’hôtel. » 

Quand elles ont demandé des explications à Amélie, elle a répondu : « Les parents ne peuvent pas subvenir à tous les besoins, je ne fais qu’aider les filles. » Elles lui ont ordonné d’effacer leurs numéros de son téléphone. 

Le « voleur volé »

En séjour linguistique depuis quelques mois, Rama, originaire d’un pays voisin du Mali, invente tout le temps de nouveaux problèmes pour soutirer de l’argent à son père. Et quand on lui demande pourquoi elle fait cela, elle répond sans y aller par quatre chemins : « Mon père vole l’État, je vole mon père à mon tour, c’est le “voleur volé“. Ce n’est qu’un retour de bâton. »  Elle m’a confié que son père est un homme politique, qui bénéficie des largeurs de sa position.

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